Une image du chef d’état-major, Tom Lawson, qui s’apprêtait à témoigner devant un comité des communes au sujet du problème des agressions sexuelles et du harcèlement au sein de l’armée canadienne.

Une image du chef d’état-major, Tom Lawson, qui s’apprêtait à témoigner devant un comité des communes au sujet du problème des agressions sexuelles et du harcèlement au sein de l’armée canadienne.
Photo Credit: PC / Adrian Wyld

Agressions sexuelles et discrimination au sein des Forces armées canadiennes : après la dénonciation, l’indemnisation?

 Plusieurs cas de harcèlement, d’agressions sexuelles et de discrimination ont été rapportés ces dernières années au sein des Forces armées canadiennes. Les victimes souhaitent à présent obtenir une indemnisation, ce qui motive des actions en justice contre le gouvernement du Canada.

« Une culture sous-jacente de la sexualisation au sein des FAC »

Après les multiples dénonciations de la part de victimes, une juge retraitée de la Cour suprême du Canada avait décidé de mener sa propre enquête sur le problème.

C’est ainsi que Marie Deschampas a produit un rapport intitulé Examen externe sur l’inconduite sexuelle et le harcèlement dans les Forces armées canadiennes.

Ce rapport soulève des questions suffisamment graves pour mériter une attention particulière sur plusieurs fléaux qui ternissent l’image des Forces canadiennes.

Elle note dans un premier temps « qu’il existe une culture sous-jacente de la sexualisation au sein des FAC ».

Les agressions sexuelles sont souvent cachées dans les Forces armées
Les agressions sexuelles sont souvent cachées dans les Forces armées © IS/iStock

Des pratiques « hostiles aux femmes et aux LGBT »

La juge Deschamps fait un constat alarmant d’habitudes qui menacent et font des victimes parmi les plus vulnérables, avec pour cibles principales les femmes et les LGBT.

Il s’agit, selon elle, de pratiques qui sont favorables aux agressions sexuelles et à d’autres harcèlements.

Selon un rapport de Statistique Canada réalisé pour le compte de l’Armée canadienne entre juin et avril 2016, les victimes représentent 1,7 % des effectifs de la force permanente. Les femmes ont été proportionnellement quatre fois plus nombreuses que les hommes à déclarer avoir été victimes d’une agression sexuelle, selon l’enquête menée auprès de 43 000 membres des Forces canadiennes. Il s’agit, en nombre, d’environ 380 femmes et 570 hommes.

La juge Deschamps porte le problème à l’attention du gouvernement, qu’elle interpelle sur la nécessité d’agir.

«Les dirigeants doivent reconnaître que l’inconduite sexuelle est un problème grave et bien réel pour les FAC, et qu’ils doivent y voir personnellement, directement et de façon soutenue.»

 Des changements et une indemnisation pour les personnes

Des avocats sont à présent à la disposition des personnes ayant subi des violences sexuelles, du harcèlement et de la discrimination.

Ils ont notamment déposé plusieurs actions collectives à Ottawa, Québec, Halifax et Toronto pour réclamer des changements et des indemnisations pour ces personnes.

Que les victimes soient encore en service ou retraités, elles ont toujours la possibilité de se faire entendre et de revendiquer leurs droits, en s’adressant au collectif d’avocats qui défendent leur cause.

Voici les coordonnées pour les joindre : 1 888 502-7455 ou par courriel à militaryassaultclassaction@kmlaw.ca, ou encore pour un service en français au 418 682-8924 ou par courriel à jd@quessyavocats.ca

La Cour fédérale entendra les requêtes pour les autorisations du 9 au 13 juillet 2018.

RCI avec Radio-Canada, Quessy Henry St-Hilaire  et CNW

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Catégories : Politique, Société
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