L’usine de La Pocatière au Québec assemble des wagons de métro.

L’usine de La Pocatière au Québec assemble des wagons de métro.
Photo Credit: Radio-Canada

PwC : les entreprises canadiennes parmi les dernières du monde en gestion de risques!

Dans le récent rapport de PricewaterhouseCoopers (PwC), il est mentionné que les entreprises canadiennes traînent de la patte en ce qui concerne leur gestion des risques, par rapport aux autres entreprises dans le monde. C’est ce qui aggrave leur vulnérabilité aux perturbations.

Quelques questions posées aux entreprises 

Josée St-Onge, associée au service risques et conformité chez PwC Canada. © PwC

Dans le cadre du sondage qui a permis de tirer les conclusions du rapport, PwC a utilisé trois façons de mesurer la vulnérabilité des entreprises.

Leurs réponses ont permis de constater que les entreprises canadiennes ont connu plus de perturbations que leurs homologues mondiales, affirme Josée St-Onge, associée au service risques et conformité à PwC Canada.

À la question de savoir quelles sont les perturbations que les entreprises ont connues au cours des deux années précédentes dans différents domaines, les réponses du Canada laissent entrevoir un écart assez important avec les autres entreprises du monde.

Par la suite, il leur a été demandé qu’elle était l’efficacité de leur gestion de ces perturbations.

Là encore, les entreprises canadiennes ont répondu avoir réagi moins efficacement, soit de 4 à 20 % par rapport au reste du monde.

En ce qui concerne la troisième mesure utilisée, à savoir les outils qui sont sollicités pour faciliter la gestion des risques, la gestion des défis et les enjeux qui surviennent, une fois de plus, les entreprises canadiennes ont répondu avoir moins d’outils que leurs homologues mondiales, et avoir moins souvent utilisé les outils que leurs homologues.

Ces trois mesures ont permis aux experts de PwC de constater qu’il y a un retard assez important, une différence d’approche, entre les entreprises canadiennes et les autres, relève Mme St-Onge.

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Une usine de production de produits pour la salle de bain.
Une usine de production de produits pour la salle de bain. © Radio-Canada/Gilles Boudreau

Comprendre le retard du Canada

Selon Josée St-Onge, les raisons du retard des entreprises canadiennes s’expliquent par le fait que la gestion du risque est moins bien intégrée dans leurs activités quotidiennes. Ce retard est aussi attribuable au fait qu’elles utilisent moins de monde et qu’elles sont moins proactives que leurs homologues mondiales.

Les entreprises canadiennes ont tendance à réserver la gestion du risque à certains employés seulement.

Cela diffère des pratiques dans le reste du monde, où on semble l’avoir intégré dans la culture d’entreprise, dans les activités quotidiennes et dans la stratégie d’affaires.

La gestion de risques fait partie de leurs décisions et de leur mode de travail. C’est ce qui fait en sorte que ces entreprises sont plus équipées que les entreprises canadiennes pour gérer ces risques.

 Quelques types de risques

Le rapport de PwC en a déterminé six éléments dans les risques de perturbation pour les entreprises à l’échelle mondiale.:

  • les progrès technologiques, qui représentent, selon toutes les entreprises interrogées, les éléments les plus perturbateurs. Les Canadiens étaient soumis à des perturbations à 44 %, contre 34 % à l’échelle mondiale;
  • la modification du capital humain;
  • l’attraction et la rétention des talents;
  • les difficultés financières;
  • l’innovation numérique, la transformation vers le digital, les appareils mobiles, l’Internet, la nouvelle façon dont les consommateurs acquièrent les biens et services;
  • les changements de culture.
Une entreprise qui fabrique des composantes aéronautiques.
Une entreprise qui fabrique des composantes aéronautiques. © Marie-France Abastado

Comment les entreprises canadiennes peuvent-elles rattraper le retard sur les autres?

Les entreprises canadiennes doivent adopter toutes les bonnes pratiques qui leur permettront d’inverser la tendance, recommande Mme St-Onge.

Entre autres, elles doivent travailler avec des fonctions de conformité, définir les rôles et les responsabilités pour chaque service, car ce sont des éléments qui leur apportent de la valeur.

Elles doivent aussi et avant tout intégrer la gestion du risque dans la culture d’entreprise et s’assurer de l’implication de tous les employés et de tous les gestionnaires. Cela exige beaucoup de formation pour l’amélioration des connaissances du personnel.

Tout cela doit se faire en amont, sans attendre que le risque se présente.

Le fait d’anticiper et d’établir tous les risques permet d’assurer une meilleure gestion, une meilleure efficacité,  une meilleure rentabilité et une meilleure réputation de l’entreprise.

PwC, qui est souvent sollicitée pour des conférences et autres formations, ne veut pas en rester là.

L’étape suivante consistera à faire de la formation et de la sensibilisation au sein de différentes entreprises canadiennes, afin de les inciter à prendre des mesures pour réduire les écarts observés.

 À noter quelques résultats pertinents du sondage 

Selon le rapport, 66 % des répondants canadiens (contre 75 % des répondants dans le monde) offrent une formation obligatoire sur l’éthique et la conformité à tous leurs employés.

Lorsque de nouveaux risques apparaissent, moins de 33 % des entreprises canadiennes (contre 50 % des entreprises dans le monde) affirment donner à leurs employés des formations ponctuelles sur les risques potentiels nouveaux ou existants.

Les principaux domaines de risque et de perturbation futurs pour les entreprises canadiennes sont les progrès technologiques (70 % contre 55 % à l’échelle mondiale), le capital humain (49 % contre 40 %) et les opérations (37 % contre 26 %).

 

Catégories : Économie, Société
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