Faire disparaître l’argent liquide des porte-monnaie, c’est ce que recommande la Banque Nationale au gouvernement du Québec.
Ce virage vers la monnaie exclusivement électronique, à l’instar de pays comme la Suède ou le Danemark, est selon cette banque la voie de l’avenir. Même si l’abandon de la monnaie en papier est une décision qui relève du gouvernement canadien, les Québécois sont les consommateurs tout désignés pour montrer l’exemple au reste du pays.
Selon Claude Breton, vice-président aux affaires publiques de la Banque Nationale, « il y a une réceptivité des Québécois aux idées nouvelles. Le Québec est une terre créative où l’idée du libre-échange a germé très tôt et où l’adoption des guichets automatiques s’est faite également très tôt ».
Un sondage en ligne mené par la firme de gestion de transactions Moneris auprès de 1000 personnes montrait récemment que 77 % des personnes interrogées préfèrent payer avec une carte de débit ou de crédit, et que 65 % n’achètent pratiquement plus rien avec de l’argent liquide.
ÉcoutezLes consommateurs canadiens votent avec leur portefeuille électronique
L’argent comptant est en perte de popularité, selon Angela Brown, chef de la direction de Moneris Solutions.
Au deuxième trimestre de 2017, 39,5 % des transactions étaient réglées au Canada avec la méthode « tapez et payez », selon les données fournies par les entreprises de solutions de paiement par cartes de débit ou de crédit. Cela représente une hausse de 30,9 % par rapport à l’année précédente. On s’attend à ce que cette croissance atteigne 50 % d’ici la fin de l’année.
L’an dernier, Moneris a prédit que les paiements en espèces ne représenteraient plus qu’un dixième de toutes les transactions au Canada d’ici 2030, et Mme Brown affirme que sa firme ne modifie pas sa prévision. La croissance de popularité des cartes « tapez et payez » et des portefeuilles numériques « cannibalise absolument les transactions en espèces », affirme-t-elle.
Des détaillants commencent à tourner le dos à l’argent liquide
Dans les 18 prochains mois, Alan Bekerman a l’intention de procéder à une expansion qui verra le nombre d’établissements de sa chaîne torontoise de restaurants iQ Food passer de 5 à 11, et aucun d’eux n’acceptera les paiements en argent comptant.
« Cela nous faisait une chose de moins à organiser, ce qui est un énorme avantage », explique M. Bekerman, qui a mis cette idée à l’épreuve dans ses deux premiers restaurants lors de leur ouverture en février 2016.
Lorsqu’il a ouvert trois autres établissements plus tôt cette année, il a pris la même décision.
M. Bekerman fait partie d’une nouvelle vague de détaillants qui jugent que l’abandon des paiements en argent sonnant accélère le service et libère le personnel, qui peut alors se concentrer sur des tâches moins ennuyeuses.
Des observateurs de l’industrie estiment que ce choix devrait être de plus en plus courant, avec l’avènement des cartes de type « tapez et payez » et des portefeuilles numériques en remplacement des billets et de la monnaie. Ces nouvelles options permettent aux marchands et aux consommateurs de gagner du temps lors du règlement d’un achat.
L’autre côté de la médaille
Dans un monde où l’argent est virtuel, les personnes peu fortunées qui n’ont pas le choix de retirer de l’argent chaque fois qu’ils font une transaction pourraient être pénalisées de manière plus importante par les frais bancaires.
Les adolescents sont plus susceptibles d’être incommodés. Certains d’entre eux n’ont pas encore de comptes bancaires et, lorsque leur seule source d’argent est de l’argent de poche obtenu auprès de leurs parents, cela peut représenter un défi.
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L’histoire derrière les premiers guichets automatiques bancaires au Canada
C’est en 1969 à Toronto que le premier guichet automatique bancaire fait son apparition au pays dans la province de l’Ontario. Et c’est la CIBC (Banque canadienne impériale de commerce) qui installe ce guichet.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Stéphane Garneau et Catherine Perrin de Radio-Canada
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