Le 15 août, c’est la fête nationale des Acadiens
Comment cette date a-t-elle été choisie?
Nous sommes en 1881 et se tient à Memramcook, au Nouveau-Brunswick, la toute première Convention nationale des Acadiens.
Courte page d’histoire
Memramcook a été fondé en 1700 par Pierre Gaudet et René Blanchard. Le nom du village signifie « rivière roche » en langue micmaque, de la famille des langues algonquiennes.
Rivière croche fait référence aux nombreux méandres de la rivière du même nom.
De retour à 1881 et au choix du 15 août
Le débat a été pour le moins houleux entre les diverses propositions. Certains prônaient le choix du 24 juin, la Saint-Jean-Baptiste, fête nationale des Canadiens français, d’autres proposaient le 15 août, fête de Notre-Dame de l’Assomption.
Saint-Jean-Baptiste ou Notre-Dame de l’Assomption
Ceux qui défendaient l’idée de choisir la Saint-Jean-Baptiste soulignaient l’importance de choisir une fête commune à tous les Canadiens de langue française, un moment qui les unirait autour d’objectifs communs, face à la majorité anglophone du pays.
Ils souhaitaient voir se resserrer davantage les liens entre l’Acadie et le Québec.
D’ailleurs, il existait en Acadie, depuis les années 1860, un mouvement destiné à encourager les paroisses acadiennes à célébrer la Saint-Jean-Baptiste. Des prêtres et des laïcs avaient proposé cette pratique.
En face, les partisans de l’Assomption, par contre, affirmaient que l’histoire et la nationalité des Acadiens étaient différentes de celles des autres Canadiens français. Il fallait donc une fête bien acadienne pour renforcer cette identité nationale qui leur était propre.
Le 15 août, journée chômée? Choix difficile pour plusieurs
L’Acadie d’alors était essentiellement une société agricole et, le 15 août, nous sommes en pleine période des foins.
Donc, travail oblige, la fête nationale des Acadiens ne pourrait être chômée avec tout l’élan désiré, car un grand nombre d’Acadiens seraient occupés à la moisson.
Par contre, la Saint-Jean-Baptiste se trouvait au temps des semences, une saison de l’année également achalandée pour la classe agricole.
Cela dit, c’est le 15 août qui l’a emporté et, depuis lors, place aux tintamarres et autres moments de réjouissance de la fête nationale les Acadiens.
« Il est primordial que l’identité acadienne cesse d’être mise de l’avant seulement une fois par an. Il est grand temps de réfléchir à une façon de garder l’esprit du 15 août vivant 365 jours par année. Les Acadiens doivent rompre avec leur » acadienneté » à temps partiel. C’est sûr qu’il y a toujours une composante de célébration, mais c’est aussi un moment pour faire un bilan des acquis, pour voir où nous en sommes rendus par rapport à nos droits et pour déterminer ce qui reste à faire. »
Kevin Arseneau, président de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick.
Propos recueillis par la Presse canadienne.
Pour en savoir plus :
Le dossier de nos collègues de Radio-Canada en Acadie
RCI, R.-C., Société historique acadienne de l’Île-du-Prince-Édouard, Encyclopédie canadienne
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