Des dizaines de tentes ont été installées pour accueillir des demandeurs d’asile à Saint-Bernard-de-Lacolle. Photo : Radio-Canada

Des dizaines de tentes ont été installées pour accueillir des demandeurs d’asile à Saint-Bernard-de-Lacolle. Photo : Radio-Canada

Traverser la frontière québécoise comme si c’était une passoire

L’image d’une frontière qui ressemble à une passoire jaillit dans la tête de beaucoup de Québécois depuis une dizaine de jours, puisque l’arrivée de demandeurs d’asile des États-Unis s’intensifie et qu’elle fait la une des journaux.

Image des camps de réfugiés à la frontière du Québec - Radio-Canada
Image des camps de réfugiés à la frontière du Québec – Radio-Canada

Cette image est celle utilisée cette semaine par le chef d’un des principaux partis d’opposition au Québec, François Legault de la Coalition avenir Québec.

Dans les faits, plus de 3000 demandeurs d’asile, dont une majorité d’Haïtiens, ont traversé la frontière à pied au cours des dernières semaines en espérant obtenir rapidement le statut de réfugié.

Loin de s’attendrir sur le sort de ces milliers de ressortissants haïtiens qui fuient l’Amérique de Donald Trump, beaucoup de Québécois, comme le montre un nouveau sondage, veulent endiguer ce flot migratoire et souhaitent que les autorités canadiennes ou québécoises interviennent.

Au moins 51 % estiment que les autorités devraient empêcher les migrants d’entrer au pays directement à la frontière canado-américaine, notamment au poste de Saint-Bernard-de-Lacolle. Et près de 40 % croient qu’une arrivée importante de migrants rendra le Québec moins sécuritaire.

Faut-il revoir les obligations des Québécois envers les immigrants illégaux? – 4:23

Écoutez
Après avoir qualifié le Québec de « passoire » et dénoncé « l’afflux hors contrôle de centaines de migrants illégaux », un chef de parti dans l'opposition au Québec, François Legault s’attire les foudres du premier ministre québécois et du chef de l’opposition officielle qui, chacun selon ses mots, fustigent ses approximations et son opportunisme politique.
Après avoir qualifié le Québec de « passoire » et dénoncé « l’afflux hors contrôle de centaines de migrants illégaux », un chef de parti dans l’opposition au Québec, François Legault s’attire les foudres du premier ministre québécois et du chef de l’opposition officielle qui, chacun selon ses mots, fustigent ses approximations et son opportunisme politique. © Radio-Canada

Le Canada renverra un demandeur d’asile sur deux et peut-être davantage

Sur fond de chicanes politiques grandissantes entre partis politiques au Québec, le gouvernement fédéral tente de fermer le robinet à la source, de réduire les attentes des étrangers.

Il tente de mobiliser tous ses consulats aux États-Unis afin de rétablir les faits sur le processus d’immigration au Canada qui n’accueille pas tout le monde, comme le suggère sa réputation  de pays ouvert. En 2016, sur les 412 demandeurs d’asile originaires d’Haïti, seulement 207 ont été acceptés au Québec.

Mais, au moment où l’on établit à la frontière québécoise avec l’État de New York un troisième camp militaire canadien pour loger plus de 3000 personnes, l’image de la frontière québécoise semblable à une passoire s’incruste encore un peu plus.

Les 13 consulats canadiens aux États-Unis s'affairent en ce moment à contacter plusieurs communautés notamment haïtiennes aux États-Unis afin d'expliquer le système d'immigration canadien à ceux qui pensent qu'ils seront automatiquement admis au Canada comme demandeur d'asile s'ils devaient être tentés de traverser la frontière à pied. Dans les faits, un sur deux finira par être renvoyé dans son pays d'origine. Une situation peut-être pire que la perspective de vivre sous le climat de peur et d'insécurité des États-Unis de Donald Trump.
Les 13 consulats canadiens aux États-Unis s’affairent en ce moment à contacter plusieurs communautés notamment haïtiennes aux États-Unis afin d’expliquer le système d’immigration canadien à ceux qui pensent qu’ils seront automatiquement admis au Canada comme demandeur d’asile s’ils devaient être tentés de traverser la frontière à pied. Dans les faits, un sur deux finira par être renvoyé dans son pays d’origine. Une situation peut-être pire que la perspective de vivre sous le climat de peur et d’insécurité des États-Unis de Donald Trump. © Jonathan Ernst

Le saviez-vous?
Le Canada plus ouvert que d’autres pays aux demandeurs d’asile : une fausse nouvelle?
– En juin dernier, un avocat spécialisé en droit de l’immigration, Macx L. Jean-Louis, avait organisé une rencontre d’information dans une église du New Jersey.
– Il avait invité l’avocate torontoise Veronica Wilson pour expliquer à la communauté haïtienne comment le système d’immigration canadien fonctionne.
– La séance, tenue dans une salle pleine à craquer, a été filmée et diffusée sur les médias sociaux.
– Or, des internautes l’ont présentée comme une rencontre organisée par le Consulat général du Canada à New York.

Voyez la vidéo sur YouTube

Voyez la vidéo sur YouTube

RCI avec Radio-Canada et La Presse canadienne et la contribution de Hugo Lavallée, Patrick Masbourian et Mathieu Dion de Radio-Canada
Catégories : Immigration et Réfugiés, International
Mots-clés : , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.