Un rassemblement organisé par La Meute contre ce que ses membres qualifient « d’immigration illégale » a finalement eu lieu à Québec, dimanche en fin de journée, après une contre-manifestation qui elle a été déclarée illégale.
L’ampleur de la foule antifasciste devant l’édifice. Photo : Radio-Canada/Maxime Corneau
En début d’après-midi, quelques centaines de personnes s’étaient rassemblées devant un édifice de la rue Louis-Alexandre-Taschereau, à Québec, où s’étaient réunies plusieurs centaines de militants de La Meute, qui sont restés cloîtrés pendant plusieurs heures pour des raisons de sécurité, ont-ils dit.
Ce rassemblement au départ plutôt pacifique s’est divisé en deux, et quelques centaines de manifestants se sont retrouvés dans la rue Jacques-Parizeau, où certains d’entre eux ont commencé à faire éclater des feux d’artifice.
Quelques-uns ont commencé à lancer également des bombes fumigènes, ce qui a amené la police à déclarer cette manifestation illégale. Des manifestants masqués sont ensuite allés vers la Grande-Allée, une avenue très fréquentée de la capitale, pour s’attaquer à des commerces.
Un homme a été battu par des manifestants lors des rassemblements anti et pro immigration à Québec. Photo : Radio-Canada/Maxime Corneau
Les policiers interviennent
Un homme cagoulé fait face aux policiers qui ont mis en place un cordon de sécurité. Photo : Radio-Canada/Maxime Corneau
Des militants ont lancé des chaises aux policiers et ont placé des bombes fumigènes dans des poubelles.
La police a ensuite redirigé le groupe vers le boulevard René-Lévesque et une partie des manifestants est allée rejoindre l’autre groupe, qui bloquait encore la sortie des militants de La Meute.
Cet autre rassemblement a également été déclaré illégal après que la police eut procédé à l’arrestation musclée du militant Jaggi Singh pour une raison encore nébuleuse. M. Singh a longuement résisté aux policiers, qui l’ont plaqué au sol pour le maîtriser.
L’escouade antiémeute a ensuite repoussé les autres manifestants, qui se sont dispersés.
En début de soirée, la police de Québec a fait état d’une seule arrestation, mais elle a prévenu que d’autres pourraient suivre, car elle dit détenir des images et des vidéos d’individus qui ont participé activement à cette manifestation illégale.
Elle a aussi affirmé dans un communiqué que trois policiers avaient été incommodés par un irritant chimique. Du côté des manifestants, la police dit avoir été informée de six transports à l’hôpital.
Des policiers font face à la foule. Photo : Radio-Canada/Maxime Corneau
Le groupe d’extrême droite La Meute tenait à marcher
La Meute marche à Québec. Photo : Radio-Canada/Maxime Corneau
Après que le calme a été rétabli, les membres de La Meute ont encore attendu longtemps avant de sortir.
« On est venus pour ça. Moi, je suis parti de Chicoutimi, je suis prêt à prendre ma marche et je recommencerais demain matin. Notre pays tombe en ruine avec les fous de libéraux au pouvoir », a lancé Richard Maltais, qui a dit parler en son nom personnel.
« Ça n’a plus aucun sens, il en rentre deux, trois mille », a-t-il affirmé, faisant référence aux demandeurs d’asile qui affluent à la frontière canado-américaine en ce moment.
« Ce n’est pas une question de couleur, de race », a insisté M. Maltais, qui s’est dit à l’aise avec l’étiquette « d’extrême droite ».
« On n’est pas racistes. Ce qui se passe, c’est qu’ils rentrent illégalement », a renchéri Andrée, une militante qui n’a pas voulu donner son nom de famille.
La Meute marche à Québec. Photo : Radio-Canada/Maxime Corneau
Réactions aux extrémistes
Des contre-manifestants interrogés avant le rassemblement avaient un tout autre discours. Selon eux, La Meute, comme plusieurs autres groupes nationalistes identitaires, fait preuve de racisme envers les nouveaux arrivants.
« Je trouve ça vraiment déplorable les mouvements comme »rémigration ». C’est une situation vraiment dangereuse, il ne faut pas que ça dérape », a soutenu Christian Carles.
Sarah, une autre manifestante qui a voulu donner seulement son prénom, tenait à être présente pour démontrer « qu’il n’y a pas juste de l’extrême droite à Québec ».
« Il faut montrer qu’il y a une opposition claire et qu’ils ne peuvent pas parler au nom de la ville comme ça », a-t-elle souligné.
Aide-mémoire…
En date du 17 août, 3180 demandeurs d’asile étaient hébergés temporairement dans la région de Montréal en attendant que leurs demandes de réfugiés soient traitées.
Ces migrants sont notamment d’origine haïtienne, qui semblent craindre que l’administration de Donald Trump aux États-Unis mette fin à un statut de protection temporaire acquis dans la foulée du tremblement de terre de 2010.
Des dizaines de tentes ont été installées pour accueillir des demandeurs d’asile à Saint-Bernard-de-Lacolle. Photo : Radio-Canada
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