Les établissements collégiaux et universitaires, qui seront désormais forcés d’adopter une politique de prévention des agressions à caractère sexuel.  Istock

Les établissements collégiaux et universitaires, qui seront désormais forcés d’adopter une politique de prévention des agressions à caractère sexuel. Istock

Casser la violence sexuelle sur les campus canadiens

Alors que s’effectue la rentrée universitaire, propice aux initiations et aux actes à caractère sexuel, c’est au tour du Québec et de sa ministre de l’Enseignement supérieur d’annoncer une stratégie pour lutter contre les violences sexuelles sur les campus collégiaux et universitaires.

Durant la semaine d’initiation des nouveaux étudiants, le nombre de plaintes pour comportement sexuel répréhensible monte habituellement en flèche. Voici un exemple d'une compétition de très mauvais goût et potentiellement sexuellement violente sur un campus universitaire l'an dernier au Québec.
Durant la semaine d’initiation des nouveaux étudiants, le nombre de plaintes pour comportement sexuel répréhensible monte habituellement en flèche. Voici un exemple d’une compétition de très mauvais goût et potentiellement sexuellement violente sur un campus universitaire l’an dernier au Québec.

L’objectif du gouvernement québécois est de donner des ressources aux victimes, un guichet unique où elles pourront sortir de l’ombre et dénoncer leurs agresseurs.

« J’ai compris que les victimes ne doivent plus jamais être laissées seules à elles-mêmes », confie la ministre Hélène David.

Les établissements collégiaux et universitaires du Québec seront désormais forcés d’adopter une politique de prévention et d’intervention et recevront un appui financier de l’État.

Québec investit 44 millions pour contrer les violences sexuelles. L’argent servira à financer 55 nouvelles actions.

La province de l’Ontario donne l’exemple

Cette stratégie québécoise s’inspire de celle développée par la province voisine l’an dernier.

Les étudiants ontariens effectuent en ce moment leur première rentrée depuis qu’une loi provinciale oblige tous les collèges et les universités à adopter un protocole pour lutter contre la violence sexuelle sur les campus.

Les violences sexuelles sont fréquentes dans le milieu universitaire canadien comme en témoigne une série d’enquêtes récentes depuis deux ou trois ans au Canada.

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Plus d’un étudiant ou d’une étudiante sur trois victimes de violence sexuelle

Une vaste enquête de l’Université du Québec à Montréal concluait en janvier dernier que plus du tiers des 9284 personnes ayant répondu à un sondage, dans six universités, disent avoir été victimes de violence sexuelle.

L’enquête ESSIMU (Enquête sexualité, sécurité et interactions en milieu universitaire) révélait que 37 % des répondants ont subi une forme de violence sexuelle depuis leur arrivée à l’université, et que 24,7 % en avaient été victimes au cours de la dernière année. Neuf victimes sur 10 n’avaient pas porté plainte contre leur agresseur auprès des autorités universitaires pour une foule de raison, notamment la peur de ne pas être aidé par les autorités.

Il existe trois grandes catégories de violence sexuelle : le harcèlement sexuel, les comportements sexuels non désirés, qu’ils soient verbaux ou non (y compris l’agression sexuelle ou le viol), et la coercition sexuelle (chantage ou menaces proférées pour obtenir des faveurs sexuelles).

Aide-mémoire…
Après l’Université de la Colombie-Britannique en 2013 et l’Université d’Ottawa en 2014, un troisième établissement d’enseignement supérieur au Canada s’est trouvé en 2016 dans la tourmente médiatique au sujet d’une série de présumés actes d’agression sexuelle.
Le Service de police de Québec a dû enquêter l’an dernier sur une série de cas d’intrusion sans effraction survenue dans des résidences de l’Université Laval durant la nuit du 15 octobre.
On rapportait que peu après 3 h, trois jeunes hommes avaient cogné aux portes des chambres d’une des unités d’hébergement avant d’y entrer pour commettre des agressions.
– Près de 2300 étudiants logent dans les résidences de l’Université Laval.

Le pavillon Alphonse-Marie-Parent de l’Université Laval Photo : Radio-Canada/Aude Brassard-Hallé
Le pavillon Alphonse-Marie-Parent de l’Université Laval Photo : Radio-Canada/Aude Brassard-Hallé

RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Christian Noël, Alain Gravel, Marjorie April, Olivier Bachand, Mathieu Dion, Hugo Lavallée Annie Desrochers, de Radio-Canada

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Violence sexuelle sur les campus : une politique controversée en Ontario – Radio-Canada 

L’université, terreau fertile pour les violences sexuelles – Radio-Canada 

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Catégories : Société
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