Dans le centre-ville de Toronto, la plus grande ville canadienne, durant une seule semaine ce mois-ci, il y a eu 20 surdoses en 3 jours, dont 4 ont été mortelles. Or, Montréal, selon les responsables de la santé, est la prochaine sur la liste d’un tsunami meurtrier qui se déplace d’ouest en est au pays depuis trois ans.

Cette crise ne fauche pas seulement les drogués habituels, mais aussi les simples citoyens sans histoire de dépendance qui se sont fait prescrire des opioïdes par leur médecin pour un mal de dos.
Pendant qu’au Québec les responsables de la santé multiplient les mises en garde à la population et aux autorités qui semblent souvent se traîner les pieds, en Ontario, l’épidémie de décès et de surdoses liés aux opioïdes atteindrait maintenant l’état d’urgence.
Marilou Gagnon, professeure agrégée à l’École des sciences infirmières de l’Université d’Ottawa, est l’une des spécialistes de la santé qui juge que le Québec, comparativement à l’Ontario, n’agit pas suffisamment pour contrer la crise.
ÉcoutezLes données pour le Québec ne sont pas disponibles pour compléter ce tableau national, car les systèmes pour la collecte de données sont différents au Québec de ceux du reste du Canada.
Médecins, infirmières, universitaire et travailleurs de rue sonnent l’alarme
Plus de 700 médecins, infirmières, travailleurs de rue et universitaires pressent le gouvernement de l’Ontario de déclarer l’état d’urgence.
Dans une lettre publiée lundi, ils affirment que des ressources limitées et le manque de données les empêchent de répondre correctement à une augmentation inquiétante et soutenue des cas de surdoses.
Ils avancent que l’état d’urgence permettrait d’allouer plus de fonds aux travailleurs de rue en première ligne de la crise, à de nouveaux lieux de prévention et à de nouveaux programmes de prévention sur les opioïdes.
La crise des opioïdes promet de s’aggraver tant dans cette province qu’au Québec, tant qu’on n’aura pas enrayé le problème à la source de la surordonnance des opioïdes par les médecins. Un Canadien et un Québécois sur sept se font prescrire des opioïdes chaque année.
Surordonnance égale sur dose

Le Canada est l’un des pays où il se prescrit le plus d’opioïdes dans le monde.
Dans les six premiers mois de l’année dernière, 412 Ontariens sont morts d’une surdose d’opioïdes, une hausse de 11 % par rapport à l’année précédente.
Les Ontariens se sont fait prescrire plus de 9 millions d’opioïdes en 2015-2016, ce qui représente une hausse de près de 450 000 ordonnances en trois ans
Au total, presque deux millions d’Ontariens se font prescrire des opioïdes chaque année, ce qui constitue 14 % de la population.
Parmi les opioïdes prescrits, on retrouve l’hydromorphone, par exemple, qui est beaucoup plus fort que ceux prescrits plus fréquemment par le passé, comme la codéine.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Michel Désautels, Marie-Lou St-Onge, Claude Bernatchez et Myriam Fimbry de Radio-Canada
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