La violence et les injustices dont est victime la minorité rohingya au Myanmar sont un « scénario classique de nettoyage ethnique », a dénoncé lundi le chef onusien des droits de la personne.
Prenant la parole lors de l’ouverture d’une session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, le prince jordanien Zeid Ra’ad al-Hussein a prévenu qu’une « autre opération brutale de sécurité se déroule dans l’État de Rakhine, mais cette fois, elle semble de beaucoup plus grande envergure ».

Le prince jordanien Zeid Ra’ad al-Hussein http://www.un.org/
Il a rappelé que 313 000 personnes ont fui le Myanmar vers le Bangladesh voisin au cours des trois dernières semaines, selon l’agence onusienne des réfugiés.
Il a demandé au gouvernement birman de cesser de prétendre que les Rohingyas sont responsables de l’incendie et de la destruction de leur propre village. Il a qualifié ces propos de « déni complet de la réalité » qui nuit à la réputation du Myanmar, un pays qui jouissait d’une « immense bonne volonté » après avoir cédé le pouvoir politique aux civils.
Au-delà de la frontière, au Bangladesh, l’État a offert un secteur de huit kilomètres carrés près du camp de réfugiés de Kutupalong pour installer des abris temporaires à l’intention des nouveaux venus rohingyas. Les camps existants sont complètement submergés et les réfugiés sont hébergés dans des écoles, quand ils ne dorment pas à la belle étoile. On rapporte des pénuries de tous les biens de base, y compris l’eau potable, la nourriture et les médicaments.

Après avoir fui les violences au Myanmar en octobre 2016, des réfugiés rohingyas ont trouvé refuge dans des sites improvisés surpeuplés à Cox’s Bazar, au Bangladesh. Photo: HCR / Saiful Huq Omi
Pendant ce temps au Canada

Farzana Islam et une photo d’enfants rohingyas dans un camp de réfugiés. (Aya Al-Hakim/CBC)
Une étudiante de 26 ans de Halifax en Nouvelle-Écosse tente d’amasser de l’argent pour ces réfugiés rohingyas au Bangladesh.
Farzana Islam est résidente permanente au Canada. Elle est venue de son Bangladesh natal il y a deux ans afin de poursuivre des études en technologies de l’information et développement web au Nova Scotia Community College.
Elle a déjà mené une campagne d’aide pour les gens de son pays aux prises avec les inondations causées par la mousson. Aujourd’hui, c’est le sort des réfugiés rohingyas qui l’interpelle.
Elle avoue puiser son inspiration auprès de sa sœur et de son beau-frère au Bangladesh qui ont été parmi les premiers répondants à leur venir en aide.
$400 amassés
Devant l’ampleur et l’urgence des besoins, ce bien faible montant semble insignifiant, elle le reconnaît. Qu’à cela ne tienne, elle espère que le bouche-à-oreille fasse son travail et dirige les dons vers sa page Facebook.
« I’m hoping to collect as much as I can. Every dollar counts. »
(Trad. : J’espère en amasser autant que possible. Chaque dollar compte.)
Farzana Islam
Pour en savoir plus :
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RCI, CBC, CP, Centre d’actualités de l’ONU
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