La journée mondiale des enseignants et enseignantes est célébrée le 5 octobre. Une occasion pour la Fédération canadienne des enseignantes et enseignants (FCE) de plaider pour des écoles plus sécuritaires et plus bienveillantes.
L’intimidation, un mal qui fait des ravages
Parmi les maux souvent décriés avec vigueur dans les établissements scolaires du pays, figure en bonne place l’intimidation. Un problème fâcheux qui présente des conséquences désastreuses pour les élèves.
L’Institut de recherche en santé du Canada rapporte qu’au Canada, un adolescent sur trois affirme avoir été victime d’intimidation.
Toujours selon l’Institut, sur une échelle évaluant 35 pays, le Canada figure parmi les 10 premiers en ce qui a trait à l’intimidation chez les jeunes de 13 ans. Une situation confirmée par le fait que près de la moitié des parents canadiens soutiennent que leurs enfants ont été victimes d’intimidation.
C’est de l’agression qui s’exprime sous différentes formes : directement, à travers des propos blessants ou offensants, tenus en face de la victime, de coups et blessures, ou indirectement, à travers des publications et autres attaques sur les réseaux sociaux.
Cette violence est à l’origine de l’accroissement du taux de suicide et du décrochage scolaire.

Des enseignants épuisés, anxieux, stressés et déprimés
Le 5 octobre, la Fédération canadienne des enseignantes et enseignants compte s’appuyer sur le thème « Faire des écoles des lieux sécuritaires et bienveillants » pour souligner qu’il s’agit d’une priorité pour les écoles.
La violence dans les écoles représente un fléau qui frappe durement autant le personnel enseignant que les élèves. Il est donc urgent d’agir pour inverser cette tendance.
« Les membres du personnel et les élèves ont droit à un milieu sécuritaire et bienveillant. Malheureusement, nos organisations membres remarquent une augmentation des incidents violents à l’encontre du personnel enseignant, et certaines précisent que cette augmentation touche aussi les écoles élémentaires. Nombreux sont les écoles et les corps enseignants qui se rendent à l’école dans la crainte qu’ils seront les prochaines victimes de menaces, d’intimidation et de violence de la part d’autres élèves. Cela ne devrait pas arriver dans un lieu d’apprentissage et de travail. » – Mark Ramsankar, président de la FCE.
Plusieurs sondages de la FCE, menés de 2012 à 2014, rapportent que sur 8000 enseignants ayant répondu, 95 % ont indiqué qu’ils éprouvaient du stress dans la classe parce qu’ils manquaient de temps pour répondre aux besoins individuels des élèves.
Ils ont aussi mentionné le fait qu’ils ne disposaient pas du soutien et des services nécessaires pour répondre aux besoins particuliers dans leurs classes. C’est ainsi qu’ils ont souligné que la création d’écoles sécuritaires et bienveillantes devrait être une grande priorité dans les efforts d’actions publiques de la Fédération.
Le président de la FCE soutient que la recrudescence de la violence dans les établissements scolaires du Canada est la conséquence de plusieurs autres problèmes qui demeurent sans solutions.
« De trop nombreuses écoles n’ont pas de services de soutien et les ressources dont les enfants ayant des troubles de comportement ont besoin. Cette réalité est omniprésente dans les communautés francophones, anglophones et autochtones, ainsi que dans bon nombre de communautés immigrantes aux quatre coins du pays […] Les attentes constantes et déraisonnables, la lourde charge de travail, les menaces de violence des élèves, le manque de soutien éducatif et l’accès limité à des services de santé mentale souvent inadaptés pour les élèves peuvent générer chez les enseignantes et enseignants des problèmes de santé mentale comme la dépression, l’anxiété et l’épuisement. » – Mark Ramsankar.
RCI avec des informations de la Fédération canadienne des enseignants et enseignantes et de l’Institut de recherche en santé du Canada
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