Il y a 42 ans aujourd’hui, le 25 septembre 1975, le drapeau vert et blanc était hissé pour la première fois sur le campus de l’Université de Sudbury, dans le nord de l’Ontario.
Il a fallu attendre en 2001, sous le gouvernement progressiste-conservateur du premier ministre Mike Harris pour que le gouvernement de l’Ontario en fasse le symbole officiel de la communauté.
Témoin de la résilience des Franco-Ontariens, ce drapeau est le symbole officiel de cette communauté. Il se compose de deux bandes verticales : l’une verte et l’autre blanche. La bande verte représente l’été et comporte un lys blanc au milieu pour évoquer la francophonie mondiale. La bande blanche représente l’hiver et comporte au centre l’emblème floral de l’Ontario, un trillium vert. Ensemble, le vert et le blanc soulignent la diversité du climat en Ontario.
Le gouvernement de l’Ontario souligne l’événement chaque année avec le Jour des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes. Rappel des événements juridiques et historiques qui ont marqué plus de 400 ans de présence française en Ontario.
Quelques temps forts de l’histoire des francophones ontariens
Le Règlement 17
En juin 1912, le gouvernement de l’Ontario adopte le Règlement 17, sans débat et sans vote.
L’objectif du règlement est d’interdire l’enseignement du français dans les écoles après la deuxième année de l’élémentaire. À partir de la deuxième année, l’enseignement en français est limité à une heure par jour.
Le Règlement 17 choque la communauté franco-ontarienne. Les Franco-Ontariens manifestent leur mécontentement : des élèves font la grève, des milliers de personnes manifestent dans la province, des enseignantes sont menacées d’emprisonnement et congédiées parce qu’elles refusent d’enseigner en anglais ou parce qu’elles ne parlent pas bien l’anglais.
Le Règlement 17 donne naissance à de nombreuses contestations juridiques et politiques. En 1927, l’application du Règlement 17 est finalement suspendue. Le règlement est définitivement aboli en 1944.
Ce n’est qu’en 2016 que le gouvernement ontarien de la première ministre libérale Kathleen Wynne a présenté des excuses officielles à la communauté franco-ontarienne pour avoir interdit l’enseignement en français au moyen du Règlement 17.
1997, la crise de l’hôpital Montfort
L’hôpital Montfort, situé à Ottawa, est le seul établissement de santé en Ontario qui offre tous ses services de santé et une formation universitaire en français.
En 1997, le gouvernement de l’Ontario annonce la fermeture de l’hôpital pour des raisons budgétaires.
Cette décision bouleverse la communauté franco-ontarienne. Le groupe S.O.S. Montfort s’organise pour s’élever contre la fermeture. Il parcourt la province pendant des années pour réunir des appuis, donner de nombreuses conférences de presse, lancer des pétitions et réagir dans les médias pour exprimer son désaccord. Des milliers de personnes manifestent pour s’opposer à la décision du gouvernement.
La Cour divisionnaire confirme que l’hôpital doit demeurer ouvert. La raison : les droits des francophones sont protégés par la Constitution du Canada.
En 2001, la Cour d’appel de l’Ontario confirme cette décision. La bataille juridique prend fin lorsque le gouvernement ontarien annonce qu’il ne contestera pas devant la Cour suprême du Canada.
L’hôpital Montfort est encore ouvert aujourd’hui.
Sault-Sainte-Marie
En 1990, le conseil municipal de Sault-Sainte-Marie adopte un règlement municipal pour que l’anglais soit la seule et unique langue officielle de la Ville. Elle est donc déclarée unilingue anglaise pour éviter d’avoir à payer des frais supplémentaires pour offrir des services en français.
En 1994, un tribunal ontarien invalide le règlement municipal. Le conseil municipal attend près de 10 ans pour respecter le jugement et annuler le règlement.
En 2010, le maire de la ville présente des excuses officielles à tous les francophones de l’Ontario.
Le jour des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes n’est pas férié, contrairement à la fête des Acadiens qui a lieu le 15 août au Nouveau-Brunswick. La fête nationale du Québec, qui a lieu le 24 juin, est également fériée.
La présence francophone en Ontario remonte au Régime français (1610). Elle se manifeste clairement dans le Haut-Canada (1791) et lors de la Confédération (1867), puis s’accentue nettement tout au long du XXe siècle.
Encyclopédie canadienne
Pour en savoir plus :
Histoire de la présence francophone en Ontario
Marie-France Lalonde, ministre de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels
Ministre des Affaires francophones, Députée d’Ottawa-Orléans
RCI, PC, Histoire de l’Ontario, Gouvernement de l’Ontario
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