Au moment où le premier ministre canadien Justin Trudeau est à la Maison-Blanche pour rencontrer le président Donald Trump, de nouvelles demandes américaines sont venues frapper les tables de négociations de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) mercredi.
En effet, les négociations de l’ALENA vont vraisemblablement ralentir en raison des demandes des États-Unis d’augmenter fortement le contenu nord-américain dans les automobiles, selon des experts en commerce contactés par l’agence de nouvelles Reuters.
M. Trudeau est à Washington pour une réunion avec M. Trump et avec des législateurs américains pour parler de commerce, tandis que des centaines de négociateurs, de représentants du gouvernement et de lobbyistes du Canada, du Mexique et des États-Unis seront à Arlington, en Virginie, pour une autre séance de négociations.
Il a ajouté qu’il chercherait « des points d’accord » avec le président Trump pour améliorer les résultats pour les deux pays.
Le premier ministre canadien a rencontré tout d’abord mercredi matin des membres de la Commission des voies et moyens de la Chambre des représentants, dont les membres aident les négociateurs des États-Unis à formuler les demandes américaines.

Sujets épineux
Les pourparlers de mercredi en Virginie porteront notamment sur les appels d’offres gouvernementaux. Il s’agit d’un sujet épineux, puisque les négociateurs américains ont indiqué lors de la dernière séance de négociations, à Ottawa, qu’ils souhaitent limiter l’accès du Canada et du Mexique aux contrats du gouvernement des États-Unis.
Le président Trump fait de nouvelles menaces de mettre fin à cet accord de 23 ans et la Chambre de commerce des États-Unis a accusé mardi l’administration Trump d’avoir tenté de saboter les pourparlers avec des « propositions de pilules empoisonnées ».

Le ministre mexicain des Affaires étrangères, Luis Videgaray ©REUTERS/Ginette Riquelme
Pour sa part, le ministre mexicain des Affaires étrangères, Luis Videgaray, a de son côté averti que la fin de l’ALENA marquerait un point de rupture dans les relations entre les États-Unis et le Mexique et nuirait à la coopération bilatérale dans les zones non commerciales.
Les pourparlers de Washington promettent d’être difficiles si l’on se base sur les déclarations du représentant du commerce américain, Robert Lighthizer, qui a dit mercredi matin que les pourparlers seraient prolongés de deux jours jusqu’au 17 octobre.
Lighthizer a également déclaré que les trois pays avaient achevé leurs négociations sur la politique de concurrence des entreprises, concluant un accord qui va au-delà des accords commerciaux précédents pour garantir « certains droits et la transparence des lois de la concurrence de chaque pays ».
Les personnes interrogées par Reuters concernant les nouvelles propositions américaines ont déclaré que le représentant américain cherchait à augmenter à 85 % le seuil du contenu nord-américain pour les automobiles et les pièces automobiles avec une exigence spécifique de 50 % pour les États-Unis. Actuellement, le pourcentage exigé de contenu nord-américain est de 62,5 %.
On s’attend à ce que Justin Trudeau, dans sa rencontre avec M. Trump, rappelle au président américain que le Canada est le principal client des exportations des États-Unis, avec un commerce de biens et services bilatéral largement équilibré.
Le Mexique pour sa part, avec des salaires beaucoup plus bas, a attiré les usines automobiles des États-Unis et d’autres fabricants. Cela a entraîné un excédent commercial de 64 milliards de dollars avec les États-Unis l’année dernière. Les responsables de l’administration Trump ont promis de couper ces excédents.
M. Trudeau s’envolera jeudi pour le Mexique, pour sa première visite officielle dans ce pays.
Radio Canada International avec Reuters et La Presse canadienne
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