Seulement 46 % des Canadiens se disent fiers de l’image de leur pays à l’étranger. La fierté des Canadiens par rapport à l’image de leur pays à l’étranger semble en net déclin et la diminution de l’investissement humanitaire canadien à l’étranger y est pour beaucoup.

Seulement 46 % des Canadiens se disent fiers de l’image de leur pays à l’étranger. La fierté des Canadiens par rapport à l’image de leur pays à l’étranger semble en net déclin et la diminution de l’investissement humanitaire canadien à l’étranger y est pour beaucoup.
Photo Credit: Radio-Canada

L’aide internationale canadienne au pouvoir des femmes, mais sans le pouvoir de l’argent

La nouvelle rhétorique de Justin Trudeau clamée sur plusieurs tribunes internationales depuis son arrivée au pouvoir en 2015 est de dire que le sort des femmes dans le monde doit être au coeur de tout projet d’amélioration des conditions de vie et de la prospérité économique.

Ces belles pensées ont donné naissance en juin dernier à la nouvelle politique d’aide internationale féministe du Canada.

L’idée maîtresse est que le Canada peut se tailler un rôle de leader mondial en matière d’égalité des sexes et se démarquer ainsi des autres pays donateurs. La nouvelle politique d’aide internationale vise donc la promotion du respect envers les femmes et de leur bien-être économique dans les pays où le Canada déploie ses mesures d’aide internationale.

En clair, pour recevoir du financement canadien, les ONG partenaires devront dorénavant créer des programmes d’aide visant les femmes et les intégrer de façon significative dans la prise de décision.

Grandes paroles, mais petite bourse

La ministre canadienne responsable du dossier de l'aide internationale, Marie-Claude Bibeau, cet été en République démocratique du Congo. PC

F La ministre canadienne responsable du dossier de l’aide internationale, Marie-Claude Bibeau, cet été en République démocratique du Congo. PC

Le problème pour le moment c’est que cette stratégie d’aide internationale ne vient pas avec un financement accru.

La ministre responsable du dossier de l’aide internationale, Marie-Claude Bibeau, a certes annoncé le lancement du Programme sur la voix et le leadership des femmes qui sera doté d’un budget de 150 millions de dollars sur cinq ans. Mais globalement, le financement des activités du pays à l’étranger est en pleine glissade.

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La Politique du Canada des partenariats avec la société civile pour l’aide internationale : une approche féministe - CSO

La Politique du Canada des partenariats avec la société civile pour l’aide internationale : une approche féministe

Le Canada ne suit même pas la tendance mondiale

Alors que l’aide internationale au développement a atteint un nouveau sommet de 142,6 milliards de dollars américains en 2016 dans le monde, la contribution du Canada a effectivement diminué sous le gouvernement Trudeau.

Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’aide publique au développement du Canada ne s’est élevée qu’à 3,9 milliards de dollars américains en 2016, une diminution de 4,4 % par rapport à l’année précédente. Si l’on soustrait les montants dépensés pour l’accueil des réfugiés au Canada, la baisse de l’aide internationale est de 9,3 %.

Notre contribution internationale ne représente plus que 0,26 % du revenu national brut (RNB) du pays, ce qui est bien en deçà de la moyenne de 0,32 % affichée par les 28 autres pays membres du Comité d’aide au développement, sans parler de l’objectif de 0,7 % fixé l’ONU.

Les choses vont-elles changer?

Bill Morneau et Justin Trudeau le 19 octobre dernier. PC

Bill Morneau et Justin Trudeau le 19 octobre dernier. PC

La tendance au sous-financement s’annonce lourde. Le ministre des Finances du Canada estimait même en mars dernier, lors du dépôt de son budget annuel, que le Canada devrait faire plus avec moins pour ce qui est du développement international.

En fait, ce budget du ministre Bill Morneau a suscité les foudres d’organismes spécialisés dans le développement international et la lutte contre la pauvreté parce que les fonds consacrés à l’aide internationale, réduits sous le gouvernement conservateur précédent, n’ont pas été augmentés malgré toutes les promesses de Justin Trudeau.

Le ministre ne s’est pas excusé de ce choix, disant préférer se concentrer sur un nouvel outil contre la pauvreté, soit une « institution de financement du développement », qui prêterait de l’argent à des entreprises privées afin de les aider à financer des projets destinés à réduire la pauvreté dans les pays en développement. Donner de l’argent appartiendrait donc à une autre époque…

RCI avec la contribution de Sophie Langlois, Mylène Crête, Michel Lacombe et Jasques Dufresne de Radio-Canada

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Catégories : Économie, International, Politique
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