En 1972 à Niodior, au Sénégal, Felwine Sarr est un homme sans frontières. On ne voit ni divisions ni limites dans tout ce qu’il est et ce qu’il entreprend. Il passe sans détour et avec légèreté de son rôle d’écrivain à celui d’économiste ou de musicien. M. Sarr s’intéresse au monde en tant qu’entité unie, indivise. À son avis, les êtres humains ont plus en commun les uns avec les autres qu’on nous l’a appris à l’école.
Dans cet extrait de la conversation que nous avons eue avec lui jeudi lors de son passage au Salon du livre de Montréal, il explique pourquoi les frontières n’ont plus de pertinence, sur tous les plans, même politique et économique. Pour M. Sarr, il est possible d’envisager le monde autrement :
Si comme il le pense les frontières n’ont plus de pertinence, que répond cet homme, doyen de la Faculté d’économie et de gestion de l’Université Gaston Berger, aux divers mouvements nationalistes et indépendantistes du monde qui revendiquent le respect de leur langue, de leur histoire et de leur culture? Dans sa réponse, il évoque le fait que oui, nous sommes en effet tous nés au sein d’une culture, mais que celle-ci évolue et se transforme… À son avis, nos semblables ne sont pas ceux qui nous ressemblent par la couleur de la peau ou la langue parlée, mais plutôt par l’humanité.
Depuis quelque temps, le Canada et le monde sont témoins du manque de nuances dans les discours en ce qui concerne les cultures, les nations, les immigrants, les réfugiés. M. Sarr est convaincu que pour éviter de tomber dans le piège des extrêmes, il faut alimenter nos imaginaires. Pour lui, tous ceux qui travaillent dans les milieux de la représentation comme c’est le cas des comédiens, cinéastes, artistes visuels, journalistes, éducateurs jouent un rôle essentiel dans la création et l’alimentation des imaginaires pluriels et diversifiés, dans lesquels tout le monde trouve sa place.
Repenser notre présence au monde est le défi de notre époque. Cet essai de politique relationnelle invite à renouveler les imaginaires de la relation que nous établissons avec nos semblables et le vivant. L’auteur y appelle à une réinvention du politique et du langage afin d’habiter l’infini du monde. Pour entendre l'entrevue avec M. Sarr en son entièreté, cliquez ci-bas :Écoutez
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