Contrairement aux autres pays industrialisés, le Canada choisit de réintégrer plutôt que de punir ou encore de tuer les anciens djihadistes ayant la nationalité canadienne, a appris le service de l’information de la Canadian Broadcasting Corporation, CBC.
Dans la nouvelle publiée vendredi sur le site Internet de CBC News, le journaliste Evan Dyer rapporte que le service de la Sécurité publique du Canada (SPC) a suggéré par voie de courriel qu’Ottawa se concentre sur le changement de vision de ceux qui, pour une raison ou une autre, ont été recrutés par des groupes terroristes :
Le représentant officiel n’a toutefois pas répondu à la question pour savoir si le Canada suivait la même approche que la France, le Royaume-Uni ou l’Australie qui, parfois très ouvertement, font des gestes clairs pour éradiquer certaines cellules djihadistes là où l’on sait que des combattants occidentaux se cachent.
Pour appuyer son propos quant aux agissements des pays occidentaux, le journaliste de CBC fait référence à une entrevue accordée par Rory Stewart, le ministre du Développement international du Royaume-Uni, dans laquelle il a expliqué à la BBC comment la Grande-Bretagne devait gérer les citoyens qui choisissaient de se joindre à l’État islamique.

Une autre des sources du journaliste Evan Dyer est le spécialiste du terrorisme et de la sécurité au Collège militaire royal de Kingston qui confirme que les nations comme le Royaume-Uni ou la France font beaucoup plus que de faire des déclarations comme celle de Stewart, ils agissent.
D’ailleurs, rapporte Evan Dyer, le Sunday Times informe que le Special Air Service britannique a reçu une liste de djihadistes britanniques, dont Sally Jones, recruteur notoire de l’EI et converti, et une douzaine d’autres titulaires de diplômes universitaires britanniques dans des domaines techniques tels que l’électronique.
Dans son Rapport public de 2016 sur la menace terroriste pour le Canada, le service de Sécurité publique du pays a confirmé que les voyageurs extrémistes canadiens ne constituent qu’une partie, quoique notoire, d’une problématique internationale beaucoup plus vaste. En 2014, le gouvernement du Canada a signalé qu’environ 130 personnes ayant un lien avec le Canada étaient à l’étranger et soupçonnées de se livrer à des activités liées au terrorisme. À la fin de l’année 2015, le nombre est passé à environ 180. On croit que plus de la moitié se trouvent présentement en Turquie, en Iraq ou en Syrie.

Les voyageurs extrémistes canadiens ont commencé à se rendre en grand nombre dans cette zone de conflit après la fondation du groupe Jabhat al-Nusra en janvier 2012. Il y a également eu une nette augmentation de voyageurs dans cette zone à la suite de la déclaration de Daech, en juin 2014, affirmant avoir créé un « califat », dirigé par le chef Abou Bakr Al-Baghdadi. À la fin de 2015, le gouvernement a déclaré qu’il connaissait environ 180 « personnes ayant un lien avec le Canada » qui avaient voyagé à l’étranger pour se joindre à de tels groupes, et 60 autres qui étaient retournées au Canada.
À ce jour, seuls deux rapatriés, Pamir Hakimzadah et Rehab Dughmosh, ont été accusés d’avoir quitté le Canada pour participer à des activités terroristes. Quatre autres hommes, dont certains peuvent être morts, ont été inculpés par contumace. À ce jour, aucun Canadien n’a été poursuivi avec succès pour avoir voyagé en Syrie ou en Irak pour rejoindre un groupe terroriste.
Radio Canada International avec CBC News et ministère de la Securité publique du Canada.
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