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Selon toute vraisemblance, le Canada ne sera pas partie du bouclier antimissile américain. Le plus haut gradé de l'armée canadienne l'a confirmé.
Photo Credit: (U.S. Department of Defense/Reuters)

Bouclier antimissile américain : Ottawa n’est pas intéressé

Le gouvernement de Justin Trudeau l’a récemment indiqué, et le plus haut gradé de l’Armée canadienne le confirme : le Canada ne participera pas au bouclier antimissile américain. Et même si la menace d’un tir de missile balistique nord-coréen sur le continent nord-américain est plus tangible que jamais.

Le chef d’état-major Jonathan Vance a dit à La Presse canadienne que des responsables militaires canadiens vont avoir des discussions approfondies avec leurs homologues américains sur une mise à jour du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD). Ces discussions devraient porter sur les nouvelles menaces auxquelles est soumis le système canado-américain, qui est actuellement utilisé pour détecter les avions, missiles et navires ennemis.

Au moment où se multiplient les interrogations sur une éventuelle participation d’Ottawa à la défense antimissile américaine, M. Vance a été formel : aucune discussion n’a eu lieu concernant une participation du Canada au bouclier antimissile américain. Le lancement d’un nouveau missile nord-coréen plus tôt cette semaine n’a rien changé à la position du Canada.

Certes, le ministre de la Défense Harjit Singh avait semblé ouvrir la porte à une possible participation canadienne au projet controversé en octobre, mais le gouvernement se fait de plus en plus discret quand la question est soulevée.

Jonathan Vance, chef d’état-major de la défense au Canada, vante les améliorations effectuées en matière de lutte contre l’inconduite sexuelle dans les forces armées.
Jonathan Vance, chef d’état-major de la défense au Canada se félicite des discussions à venir avec les hauts dirigeants de l’armée américaine au sujet du Norad. © PC/FRED CHARTRAND

L’opposition divisée

L’opposition, quant à elle, demeure profondément divisée. Les conservateurs sont d’avis que le Canada devrait s’impliquer dès maintenant dans le programme américain. Selon eux, si la Corée du Nord visait l’Amérique du Nord avec un tir de missile balistique, le Canada n’aurait pas son mot à dire au moment de réagir.

De son côté, le Nouveau Parti démocratique (NPD) s’oppose farouchement à toute participation canadienne. Selon le NPD, la mise en place d’un bouclier antimissile ne ferait qu’encourager des pays comme la Corée du Nord, la Chine ou la Russie à améliorer leurs systèmes. Ce qui, inexorablement, va conduire à une escalade.

Le général Vance s’est dit heureux de constater que Canadiens et Américains adoptent une approche globale de défense militaire pour les 20 ou 50 prochaines années. La menace des missiles balistiques sera étudiée, a-t-il reconnu, mais l’attention a été aussi portée sur des questions comme les cyberattaques.

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L’implication du Canada dans un bouclier antimissile est inversement interprétée par les partis d’opposition à Ottawa. © Youtube/AFP

D’autres enjeux importants

« La défense continentale n’est pas un simple système binaire « oui » ou « non » en ce qui concerne les missiles balistiques, et ce ne serait pas correct de la réduire à ce seul aspect, a dit le militaire. La défense continentale a plusieurs facettes. » Le général Vance n’a pas été en mesure de dire à quel moment les discussions commenceront.

Mais quand on lui demande spécifiquement si le Canada et les États-Unis ont discuté d’une éventuelle participation canadienne au bouclier américain, il est catégorique. « Aucunement. Absolument pas, a-t-il assuré, avant de rappeler que le gouvernement libéral a récemment indiqué que le Canada ne participerait pas au projet. Il serait donc très inapproprié en ce moment de discuter du bouclier antimissile balistique. »

Plusieurs Canadiens ont été estomaqués, en septembre, quand le commandant adjoint du NORAD, le lieutenant-général Pierre Saint-Amand, a révélé que la politique américaine est de ne pas intervenir en cas d’attaque au missile balistique contre le Canada. Les États-Unis ont invité le Canada à participer à leur projet de bouclier en 2005, ce que l’ancien premier ministre Paul Martin a refusé de faire.

(Avec La Presse canadienne)

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