Le Canada se souvient, en ce 6 décembre, de la tuerie de l’École polytechnique de Montréal dans laquelle 14 étudiantes ont été assassinées, en 1989, parce qu’elles étaient des femmes. Elles étaient 800 étudiantes à Polytechnique au moment du massacre.

« J’haïs les féministes! Vous êtes une bande de féministes! » C’est ce qu’a crié le meurtrier Marc Lépine en tirant à bout portant sur ces jeunes femmes. Il s’est ensuite suicidé.
En cette Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes, instituée en 1991 par le Parlement du Canada, des cérémonies ont lieu partout au pays.
En cette journée sombre brille cependant une étincelle d’espoir dans le fait que ce drame n’a pas découragé les femmes d’étudier dans ce domaine ni de devenir ingénieures. Dans certains domaines du génie, leur nombre dépasse légèrement celui des étudiants masculins. C’est le cas en génie chimique, génie biomédical et génie biologique.
Tant en nombre qu’en proportion, les femmes canadiennes sont pleines de génie

Selon le tout dernier rapport d’Ingénieurs Canada intitulé Des ingénieurs canadiens pour l’avenir, la proportion de femmes inscrites à des programmes de génie au Canada a battu des records en 2016, tant au premier cycle (20,7 %) qu’au deuxième (25,3 %).
En 1989, 17 % des étudiantes de Polytechnique étaient des femmes, tous niveaux d’études confondus. En 2017, leur proportion est de 28 %, soit 2300 étudiantes, ou près d’un étudiant sur trois.
Leur nombre a augmenté aussi sur le marché du travail. En 1989-1990, elles n’étaient que 4,3 % des ingénieurs dans la province, alors qu’aujourd’hui elles sont un peu plus de 14 %.
Polytechnique, je me souviens- Dossier spécial de Radio-Canada
Des cérémonies commémoratives prévues aujourd’hui

À 8 h 30, une gerbe de roses blanches sera déposée devant une plaque commémorative à Polytechnique. L’établissement d’enseignement invite son personnel, les étudiants et le grand public à venir s’y recueillir tout au long de la journée.
En fin d’après-midi, un autre rassemblement aura lieu sur le belvédère du mont Royal, dès 17 h. Quatorze faisceaux lumineux seront alors allumés à quelques secondes d’intervalle, à l’appel du nom de chacune des 14 victimes.
La mairesse de Montréal Valérie Plante, la vice-première ministre du Québec Dominique Anglade, la femme du premier ministre Justin Trudeau, Sophie Grégoire Trudeau, et des survivantes du massacre seront présentes.
Aide-mémoire…
– Le massacre de 1989 marque un tournant dans l’histoire du contrôle des armes à feu au Canada et est l’événement qui renforce l’attitude plus restrictive du Québec à l’égard des armes à feu.
– La semaine dernière, un groupe de pression proarmes du Québec a renoncé à un rassemblement à la place du 6 décembre 1989, située près de l’entrée de l’Université de Montréal sur le chemin de la Reine-Marie.
– L’organisateur de l’événement a choisi cet endroit pour susciter la controverse, affirmant que les meurtres perpétrés à Polytechnique, la pire fusillade au Canada, sont injustement utilisés par les défenseurs du contrôle des armes à feu. Lisez la suite : Les agitateurs canadiens du débat des armes à feu s’inspirent de la NRA
RCI avec La Presse canadienne, CBC et Radio-Canada
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