Les grandes entreprises sont dorénavant maître du web aux États-Unis. Plus tôt jeudi, le régulateur américain des télécommunications (la FCC, Commission fédérale des communications) a révoqué, comme on s’y attendait, la neutralité d’Internet parce qu’elle représentait un obstacle aux investissements.
En assouplissant les règles de modulation des vitesses des débits en fonction du contenu ou de l’abonné, Trump et le président de la FCC, Ajit Pai, disent vouloir offrir la possibilité aux groupes de télécommunications de facturer plus cher leurs services en fonction de la vitesse.
Quelques moments plus tard, le gouvernement de Justin Trudeau promettait de maintenir cette neutralité d’Internet. Selon Navdeep Bains, ministre de l’Innovation, la neutralité d’Internet est « l’un des enjeux critiques de notre époque, comme la liberté de la presse et la liberté d’expression l’ont été dans le passé. Nous sommes en faveur d’un réseau Internet ouvert », a-t-il affirmé en précisant que toutes les mesures sont prises au Canada « pour veiller à la neutralité d’Internet ».
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Dans les pires des cas, rien n’empêcherait un fournisseur d’accès de décider qu’il ne souhaite plus donner accès à certains sites, services ou types de contenus.
Une autre décision controversée qui sera contestée
Juste après le vote, le procureur général de New York, Eric Schneiderman, a annoncé son intention d’attaquer, avec d’autres États, la décision de la FCC, car c’est un « coup dur porté aux consommateurs et à quiconque est attaché à un Internet libre et ouvert ». Selon lui, « la FCC vient d’offrir leur cadeau de Noël en avance aux géants des télécommunications ».
Les fournisseurs d’accès combattaient fermement la « neutralité du web », considérant que cette règle les assimile à des services publics et empêche les investissements dans de nouveaux services comme les vidéoconférences, la télémédecine et les véhicules connectés qui ont besoin du haut débit.
Aide-mémoire…
– La Commission fédérale des communications revient ainsi sur une réglementation passée en 2015 par l’administration Obama, qui obligeait les fournisseurs d’accès internet (FAI) à traiter de la même manière les contenus passant dans leurs « tuyaux ».
– Désormais, la FCC les autorise théoriquement à moduler la vitesse de débit internet à leur guise : les tenants de la « neutralité » craignent donc que ces opérateurs ne fassent payer plus cher pour un débit plus rapide ou ne bloquent certains services leur faisant concurrence, comme la vidéo à la demande, la téléphonie par Internet ou les moteurs de recherche.
RCI avec La Presse canadienne et l’Agence France-Presse
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