Qu’ont en commun les noms Admirals, Privateers, Highlanders, Fog, Tidal Boars, Kraken, Marauders et Armada?
Ce sont là certaines des propositions de noms pour l’éventuelle concession de football canadien à Halifax en Nouvelle-Écosse.
Football canadien?
Bien qu’au Canada le football soit réglementé depuis la seconde partie du XIXe siècle (les années 1860), la Ligue canadienne de football (LCF) voit officiellement le jour en janvier 1958.
Le football canadien, parent du football américain, est tout de même bien différent : le terrain au Canada est plus grand; les essais pour franchir les dix verges (yards, un peu plus de neuf mètres) sont au nombre de quatre aux États-Unis, de trois au Canada; il y a onze joueurs par équipe sur le terrain aux États-Unis, douze au Canada; le système de pointage est légèrement différent, tout comme les zones de protection à respecter dans le cas des bottés.
Et ainsi de suite.
Les équipes à l’heure actuelle
Elles sont neuf, cinq dans l’Ouest (Colombie-Britannique, Calgary, Edmonton, Saskatchewan et Winnipeg) et quatre dans l’Est (Hamilton, Toronto, Ottawa et Montréal).
Et, histoire de tenter d’équilibrer le nombre d’équipes à cinq de chaque côté, des projets voient le jour à Québec et à Halifax, ce dernier étant le plus avancé.
Une affaire de nom
Un des noms proposés a soulevé tout un débat en Nouvelle-Écosse, Halifax Explosion (l’explosion d’Halifax) en souvenir d’un terrible événement de l’explosion dans le port de la ville qui a fait plus de 2 000 morts et dont on soulignait le centenaire le 6 décembre dernier.
Le groupe CFL in Halifax a lancé l’idée sur Twitter alors qu’une équipe se nomme déjà Halifax Xplosion dans la ligue de football féminin des Maritimes.
« 100 years ago a force was unleashed that made this city stronger, bigger, and more united than ever before. Now we channel that force onto the football field as we flatten all that stands in our way. »
CFL in Halifax
Selon CFL in Halifax, il y a 100 ans, une « force qui s’est déchaînée et a rendu notre ville plus forte, plus grande et plus unie que jamais. Aujourd’hui, nous dirigeons cette force vers le terrain de football en aplanissant tous les obstacles qui se trouvent sur notre chemin. »
Et c’est ici que le débat s’est envenimé
Sur les médias sociaux, on a pu lire des commentaires, dont :
« You want to profit off the deaths of 2,000 people? It’s in really poor taste. »
(Trad. : Vous voulez tirer avantage de la mort de 200 personnes? Cela démontre un profond manque de savoir-vivre.)
Ou encore :
« I grew up in Dartmouth and this is an absolutely asinine idea. »
(Trad. : J’ai grandi à Dartmouth. Cette idée est grotesque.)
D’autres ont fait montre de créativité pour faire connaître leur désapprobation :
« The Hiroshima Atoms, the Nagasaki Fallout, the California Embers, the Port-au-Prince Quakes. »
(Trad. : Les atomes d’Hiroshima, les retombées radioactives de Nagasaki, les braises de la Californie, les tremblements de terre de Port-au-Prince.)
CFL in Halifax a déclaré dans un communiqué vouloir faire la promotion d’un nom puissant, énergique à l’aide d’un logo orangé avec des flammes jaunes.
Réaction de la LCF
La ligue canadienne a répondu à cette affaire en soulignant que des rencontres exploratoires se tiennent depuis novembre avec des gens d’affaires très intéressés par le projet.
Encore plusieurs défis à surmonter
Une équipe haligonienne (gentilé d’Halifax) dans la LCF ne sera pas présente pour la saison 2018, c’est certain.
Dans le plan d’affaires, il reste encore à s’assurer de la viabilité d’une telle aventure. Y a-t-il assez de partisans pour « faire vivre » le club? Qu’en est-il du stade?Qqui en financera la construction, des fonds publics?
Rappel
La LCF a accordé à la ville d’Halifax une « franchise conditionnelle » en 1982 – l’équipe sur papier s’appelait alors les Schooners (goélettes) d’Halifax – mais le financement pour la construction du stade n’a jamais été bouclé.
RCI, PC, LCF, Encyclopédie canadienne
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