© PASCAL PAVANI/AFP/Getty Images

La science le confirme, parler « franglais » n’est pas si mauvais que ça!

Si lorsque vous parlez français vous empruntez des mots à l’anglais comme band, steady, game ou autre, ne vous inquiétez pas. Ce faisant, vous n’êtes pas en train de détruire la belle langue de Molière! En effet, de nouvelles découvertes faites par l’équipe de la sociolinguiste Shana Poplack de l’Université d’Ottawa renversent certaines des idées reçues les plus communes sur le mélange des langues. Entre autres, l’équipe a conclu que, lorsqu’on utilise un mot étranger, on ne modifie pas nécessairement la structure de la langue, donc, elle ne perd pas au change!  

Souvent, on pense que le français canadien est truffé d’anglicismes, et qu’une fois que ces anglicismes s’introduisent dans la langue, ils y restent en nuisant la langue originale. Mais ces deux présomptions sont fausses selon les résultats de la recherche de Shana Poplack. Nous avons parlé avec la professeure pour qu’elle nous explique comment elle et son équipe sont arrivées à ces conclusions. Écoutez (2:11) :

Le mélange de langues n’est pas exclusif au couple français-anglais. Le même phénomène peut être observé chez d’autres duos de langues en contact constant : le duo espagnol- anglais (aux États-Unis) ou les langues de certaines communautés de Canadiens d’origine immigrante avec les langues officielles du pays. Shana Poplack nous donne plus de détails. Écoutez (1:42) 


© Université d'Ottawa

Si ce n’est pas les mélanges qui les mettent en danger, qu’est-ce qui fragilise les langues ? Nous avons demandé à Shana Poplack. Écoutez (1:17)

Shana Poplack nous l’a dit, ni le franglais ni le spanglish ne sont de nouvelles langues. Alors, quand peut-on parler de la naissance d’une nouvelle langue ? Écoutez (1:48)


Écoutez des phrases de langues mélangées

Fongbe et français : 

 Effectivement, tout est dur, mais on se débrouille mì nɔ́ tɛ́nkpɔ́ bó nɔ́ débrouiller. (Effectivement, tout est dur, mais on se débrouille. On essaie de se débrouiller.) 

Espagnol-anglais :

 You didn’t have to worry que somebody te iba a tirar con cerveza o una botella or something like that. (Tu n’avais pas besoin de t’inquiéter que quelqu’un allait te lancer de la bière ou une bouteille ou quelque chose comme ça.)  

Voici d’autres découvertes surprenantes du Laboratoire de sociolinguistique de l’Université d’Ottawa :

  • Intégrer des mots étrangers ne fragilise pas ni ne détruit l’intégrité de la langue réceptrice.
  • Le mélange de langues n’est pas aléatoire ni désordonné.
  • Le mélange de langues n’est pas le signe d’une maîtrise insuffisante de l’une ou l’autre des langues.
  • Le contact avec l’anglais n’a pas radicalement modifié le français canadien.
  • Les gens n’ont pas recours à une autre langue par paresse ou parce qu’ils n’arrivent pas à trouver le bon mot dans leur langue maternelle.
Pour écouter l’entièreté de l'entrevue de Paloma Martinez avec Shana Poplack, cliquez ci-bas :
Catégories : Société
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