Après les préposés aux bénéficiaires, les infirmiers, les infirmières, et autres professionnels de la santé, c’est au tour des médecins résidents de crier à la fatigue et à l’épuisement à cause d’une charge de travail devenue particulièrement éprouvante.
Des journées achevées sur les rotules
La description faite par la Fédération des médecins résidents du Québec présente une situation des plus difficiles pour ses membres.
Pris dans des heures interminables dans les hôpitaux, ces derniers achèveraient leurs journées totalement à bout de souffle.
Un sondage mené auprès d’environ 1000 d’entre eux indique qu’à la fin d’une journée de travail, plus d’un sur deux, soit 54,8 %, présente des signes d’épuisement professionnel.
C’est « un problème majeur », souligne Christopher Lemieux, médecin et président de la Fédération des médecins résidents du Québec.
Ce problème est récurrent, car au moins une fois par semaine, plus de la moitié des médecins résidents (64,5 %) évoquent l’épuisement après leur journée de travail.
Bien plus grave, près de la moitié a déclaré se sentir totalement épuisés, au moins une fois par semaine, lorsqu’ils se lèvent de leur lit le matin avant même de commencer leur journée.
Abattre le travail de deux semaines en une seule!
Le deuxième sondage réalisé par la Fédération par l’entremise d’un questionnaire rempli chaque semaine par ses membres, du 15 janvier au 11 février, indique qu’un tel état d’épuisement serait attribuable à des journées de travail bien trop longues pour leur permettre un répit.
Ils travailleraient en continu près de 15 heures chaque jour, ce qui correspondrait en moyenne à près de 72 h par semaine, heures normales et heures de garde incluses.
Cette surcharge de travail exige des solutions immédiates pour éviter de rendre encore plus inefficace le système de santé, déjà plombé par plusieurs maux et une gestion chaotique de son personnel.
Médecin résident à rabais/Disponible jusqu’à épuisement
L’entente collective des médecins résidents est échue depuis mars 2015 et, après 16 rencontres avec le MSSS, les négociations qui portent sur les congés d’étude et de maternité, mais surtout sur la rémunération et la durée de la semaine de travail, ne semblent pas avoir fait de progrès. Les médecins résidents déclarent toucher un salaire moyen de base de 14 $ de l’heure, soit moins que les infirmières spécialisées.
Ils estiment que les propositions qui leur avaient été faites par les représentants du ministère dans ces négociations sont déconnectées de la réalité.
C’est pour cela qu’elles ont été suspendues à la mi-décembre et qu’ils ont obtenu un mandat de grève, à 97,7 %, au début du mois de février.
En arrière-plan des griefs, l’on peut lire une mésentente profonde avec le ministère qui a irrité les médecins résidents, au point de les pousser à exiger des négociations avec de nouvelles personnes qui comprennent bien leurs réalités.
Dans le but de dénoncer les conditions de travail qu’elle juge inacceptable, la Fédération a lancé une campagne de visibilité sous le thème Médecin résident à rabais/Disponible jusqu’à épuisement. Elle annonce d’autres mesures, pour ces prochaines semaines, selon l’évolution de la situation, et elle n’exclut pas des moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale.
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