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Aide à mourir: la nouvelle loi canadienne multiplie les dangers de dérapages

L’Institut de recherche en politiques publiques (IRPP) exhorte le gouvernement fédéral à éclaircir « de toute urgence » six termes de la nouvelle loi qui permet a certains grands malades depuis deux ans d’obtenir légalement l’aide d’un médecin au moment de mettre fin à leurs jours.

Dans un rapport, l’Institut affirme que l’incertitude associée à l’interprétation du vocable de la loi fédérale expose la population à un éventail de risques tel que l’expression de «mort raisonnablement prévisible».

Selon l’Institut, ce terme ne devrait pas vouloir dire que l’admissibilité à l’aide médicale à mourir est limitée aux seules maladies mortelles, aux personnes uniquement en phase terminale ou en fin de vie, ou encore seulement quand la mort est imminente, car elle est attendue par exemple dans les six mois.

Selon les auteurs du rapport, le «sens approximatif» du vocabulaire contenu dans la loi fédérale pourrait dissuader le personnel médical et infirmier de participer au délicat processus d’aide médicale à mourir.

Le saviez-vous?
L’aide médicale à mourir est en forte hausse au Canada
– Selon un bilan du gouvernement fédéral publié en octobre dernier, 1179 Canadiens dont la mort naturelle était devenue prévisible ont obtenu légalement l’aide d’un médecin pour abréger leurs souffrances entre le 1er janvier et le 30 juin 2017.
– Il s’agissait d’une augmentation de 46,8 % par rapport aux six premiers mois de l’entrée en vigueur de la législation fédérale. On avait alors recensé 803 cas entre le 17 juin et le 31 décembre 2016.

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Va-t-on élargir l’aide médicale à mourir à ceux qui ne sont pas à l’agonie?

Selon la loi québécoise sur les soins de fin de vie, une personne admissible à une aide médicale à mourir doit être à l’agonie et atteinte d’une maladie incurable et doit en plus être lucide pour donner elle-même son consentement.

Sont donc exclues d’emblée toutes les personnes, de plus en plus nombreuses dans la société québécoise vieillissante, souffrant de différentes formes de démence, dont l’alzheimer.

L’idée qui circule parmi les élus au Canada serait donc d’examiner la possibilité d’élargir l’application de la loi aux personnes ayant donné un consentement préalable, au moment où elles pouvaient le faire, par voie de mandat en cas d’inaptitude.

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RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada

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