Le Canada resserre ses règles en ce qui concerne le marché de l’aluminium. De nouvelles mesures visant à redoubler de vigilance aux frontières ont été présentées dans le but d’éviter le transbordement et le détournement de l’aluminium au Canada par certains pays frappés par les droits antidumping de l’administration Trump.
L’Agence des services frontaliers en alerte
Les nouvelles mesures voulues par le fédéral viennent renforcer les pouvoirs de l’Agence des services frontaliers du Canada.
Cette agence devra accroître d’un cran sa vigilance aux frontières pour s’assurer que les métaux en provenance de pays comme la Chine ne transitent pas par le Canada pour ensuite être écoulés sur le marché américain.
Dans le but de « défendre l’économie américaine des attaques » reliées aux importations d’aluminium en provenance de certains pays de l’Union européenne et de la Chine, les États-Unis ont officialisé plus tôt au mois de mars l’imposition de droits antidumping de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium, en exemptant le Canada et le Mexique, du moins provisoirement, en attendant le dénouement des négociations de l’ALENA au mois de mai.
Ces droits antidumping sont perçus comme le déclenchement d’une guerre commerciale par Washington.
Les mesures annoncées par Ottawa visent à contrer toute tentative pour ces pays de chercher à contourner les nouveaux tarifs en se servant du Canada comme d’une base-arrière pour le transit facile de leurs marchandises.

Coulage de lingots d’aluminium à l’Aluminerie Alouette à Sept-Îles Photo : Radio-Canada
Rassurer les partenaires américains
Les nouvelles mesures s’inscrivent dans un contexte où, malgré l’exemption actuelle du Canada et du Mexique, une épée de Damoclès reste suspendue au-dessus de ces filières dans les deux pays.
L’administration Trump a en effet assorti la trêve d’une condition reliée à la direction que prendront les négociations de l’ALENA.
Cela voudrait clairement signifier qu’advenant des conclusions défavorables aux produits américains, le Canada et le Mexique se verraient, comme la Chine et bien des pays au sein de l’Union européenne, imposer les mêmes droits antidumping.
Démontrant sa volonté d’assainir l’espace commercial nord-américain en contrôlant scrupuleusement le transit des marchandises sur son sol, le Canada fait preuve de sollicitude vis-à-vis de son partenaire, les États-Unis, mais tient aussi et surtout à protéger son économie.
L’Agence des services frontaliers aura notamment à procéder à la vérification des prix des métaux pour s’assurer qu’à la source, dans leurs pays de provenance, ils tiennent compte des règles du commerce international.
Dès la mi-avril, les entreprises du secteur seront mises à contribution pour déterminer les compagnies étrangères qui seraient tentées de se lancer dans des pratiques déloyales. Elles pourront même recourir aux tribunaux en cas de différends pouvant nuire à la compétitivité des industries canadiennes.
RCI avec La Presse canadienne et l’Association de l’aluminium du Canada
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.