Chuter par-dessus bord, se faire prendre au piège d’un incendie ou d’un naufrage, en plus d’être à la merci des intempéries. Les risques d’accident pour les pêcheurs en ce début de saison de pêches commerciales sont élevés. C’est ce qui justifie la panoplie de solutions proposées par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) pour rendre l’activité des pêcheurs plus sécuritaire.
Le bateau de pêche est au centre du dispositif de sécurité proposé par la CNESST. Les solutions concernent davantage son aménagement.
Le but est de mettre les capitaines et les aides-pêcheurs à l’abri des intempéries, des menaces d’incendies, de naufrages et autres dangers causés par les engins de pêche, entre autres « risques diversifiés sur la petite surface du bateau de pêche», affirme Maxime Boucher, responsable des communications à la CNESST.
Il s’agit surtout d’amoindrir les risques de chute par-dessus bord, car ils sont de plus en plus courants. Et avec des conditions très hostiles en mer, les chances de survie et de remontée d’un travailleur sont souvent très faibles.
- En 2017, le Québec a connu une chute par-dessus bord,
- 3 chutes mortelles depuis 2010,
- 150 accidents au cours des 5 dernières années.
Ces chiffres ne sont certes pas très élevés comparativement aux autres secteurs d’activités, relève Maxime Boucher, mais il s’agit d’accidents graves ou mortels, car les victimes qui souffrent de blessures graves intègrent difficilement leur emploi après l’accident.
Le dernier accident du genre remonte à l’an dernier. Un aide-pêcheur est tombé et a disparu dans les eaux glaciales en manipulant un stabilisateur.
Attacher le travailleur à l’aide d’un harnais
Il existe de nombreuses solutions pour sécuriser les pêcheurs.
Avec le milieu instable que représente le bateau, il faut que le capitaine et son équipe éloignent les cordages des pieds des travailleurs, recommande Maxime Boucher.
Il convient aussi d’adapter son bateau pour avoir une garde tout au tour, d’une hauteur de 900 à 1200 mm, susceptible de retenir adéquatement le pêcheur qui tombe.
Quand on ne peut pas avoir une rambarde suffisamment haute, il faut trouver le moyen d’attacher le travailleur avec un harnais pour limiter ses mouvements vers l’avant, comme c’est le cas lorsque les travailleurs doivent remonter une boîte à crevettes.
Il existe un partenariat entre la Commission et les capitaines propriétaires pour un meilleur encadrement des pratiques sécuritaires sur les bateaux.
La CNESST a mis en place un guide de Santé et sécurité à bord des bateaux de pêche pour mieux les sensibiliser.
Comme l’a relevé M. Boucher, ce guide présente les dangers en lien avec le type de pêche et les risques généraux en rapport avec la fonction des aides-pêcheurs.
Ce n’est pas un règlement en tant que tel, mais juste des pistes de solutions.
Il souligne qu’il revient malgré tout aux propriétaires de bateau d’établir les risques et de choisir les solutions appropriées.
Lire aussi :
- Mystère au sujet du retour du flétan de l’Atlantique
- Quai de Rimouski : les discussions vont bon train, selon Jean D’Amour
- Réfection du port de Rimouski : le maire Forest garde espoir
- La marina de Rimouski possiblement endommagée par les grands vents
- Quai désuet à Rimouski : des pêcheurs disent risquer leur vie
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.