Facebook : le cauchemar de Mark Zuckerberg

Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, a été sur le grill devant les sénateurs et les membres du Congrès américain pour répondre des manquements du réseau social dans la protection des données personnelles de ses membres. Il en est sorti sans dommages punitifs et, pourtant, il est hanté par une menace multiforme qui s’est dessinée tranquillement après l’affaire Cambridge Analytica et que les projecteurs des politiciens amplifient.

Perte de confiance : des sondages et des études réalisés avant même les aveux de Christopher Wylie, de la compagnie Cambridge Analytica, ont montré que les internautes font de moins en moins confiance à Facebook. Selon CanTrust Index, un baromètre annuel qui mesure la confiance que les Canadiens accordent à des marques connues, la confiance des Canadiens envers Facebook est en chute libre. Elle a baissé de 51 % en 2017 à 34 % en 2018. Leur confiance est particulièrement basse pour les nouvelles (News Feed) publiées sur le mur Facebook. Seulement 18 % des répondants, qui étaient évalués à 31 % deux ans auparavant, considèrent que ces nouvelles sont fiables.

Le refroidissement social : le « social cooling », ainsi baptisé par des sociologues qui ont étudié le comportement des internautes sur les réseaux sociaux, est le décrochage progressif des utilisateurs du réseau social Facebook, qui ont eu le sentiment que leurs moindres faits et gestes ont été épiés et analysés. Ces décrocheurs craignent entre autres un vol d’identité ou une réputation en ligne entachée qui pourrait avoir un impact négatif sur leur carrière ou encore violer leur vie privée. Des mouvements et des appels tels que #deletefacebook illustrent ce mouvement de « désamour » envers Facebook.

Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg a été sur le grill devant les sénateurs et les membres du Congrès américain pour répondre des manquements du réseau social dans la protection des données personnelles de ses membres.

Une réglementation contraignante : l’Union européenne appliquera le 25 mai 2018 un nouveau Règlement général sur la protection des données (RGPD) accumulées par la GAFAM, acronyme constitué des géants les plus connus (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), qui régira le traitement des données personnelles par les entreprises.

Certains députés européens ont demandé à Facebook de configurer par défaut le profil d’un membre pour qu’il ne soit pas partageable.

Des sénateurs américains ainsi que celui qui a été le président de la Federal Communications Commission (FCC) jusqu’en 2017, Tom Wheeler, ont invité l’instance de régulation américaine à s’inspirer des Européens.

Cette régulation, qui rendra plus ardu l’accès à cette marée de données de millions de membres de Facebook, menace le lucratif modèle économique du réseau social, basé sur le matraquage publicitaire.

Donald Trump et les républicains qui contrôlent le Congrès et le Sénat américain, qui ne portent pas la GAFAM dans leur coeur, pourront accélérer l’adoption de telles mesures. Curieusement, le président Trump était le bénéficiaire des données siphonnées de Facebook par la firme Cambridge Analytica.

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Zoubeir Jazi
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Catégories : Internet, sciences et technologies
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