Après avoir annoncé qu’elle ne voulait plus voir des jeunes de moins de 18 ans dans ses galeries marchandes, à moins qu’ils ne soient accompagnés d’un parent adulte, la direction du Carrefour du Cap de la ville québécoise de Trois-Rivières recule et réadmet les adolescents.
Par voie de communiqué, l’équipe de relations publiques du centre commercial a informé que cette mesure était retirée et que le Carrefour du Cap s’excusait d’avoir eu recours à cette mesure temporaire sans considérer l’impact auprès des jeunes et de leurs parents.
Questionnée sur la question par La Presse canadienne, la porte-parole de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, Meissoon Azzaria, n’a pas voulu commenter ce cas spécifiquement. Elle a tout de même affirmé par courriel à l’agence de presse que la Charte des droits et libertés de la personne du Québec garantit l’accès aux lieux publics à toute personne, ce qui inclut les entreprises, les restaurants et les hôtels

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Pourquoi les jeunes ont-ils été interdits d’accès au centre commercial?
Selon la police de Trois-Rivières et la commission scolaire locale, le centre commercial avait opté pour cette mesure en raison de plaintes de commerçants. Ces marchands soutenaient que des élèves de deux écoles secondaires du voisinage prenaient d’assaut le centre commercial à l’heure du dîner et perturbaient les activités.
En effet, le porte-parole de la police de Trois-Rivières, Luc Mongrain, a confirmé que des agents étaient intervenus une dizaine de fois l’an dernier au Carrefour du Cap pour des plaintes concernant des jeunes qui troublaient la paix. Mais selon M. Mongrain, le taux de criminalité à ce centre commercial n’est pas plus important qu’ailleurs à Trois-Rivières, même si les élèves y sont effectivement nombreux.

Le communiqué ajoute que la police de Trois-Rivières, la commission scolaire du Chemin-du-Roy et le Carrefour du Cap se rencontreront le 7 mai pour résoudre l’escalade de méfaits au centre commercial.
Comme le montre le graphique ci-dessous, publié en 2016 dans un rapport du gouvernement du Québec, les adolescents de 12 à 17 ans sont trois fois plus susceptibles que les adultes d’être accusés de crime contre la propriété, comme le vol ou le vandalisme, même s’ils demeurent responsables que d’une minorité de tous les crimes commis contre la propriété chaque année. Il faut par ailleurs signaler également que ces statistiques montrent également que la tendance à la criminalité chez les jeunes est à la baisse.
À la Commission scolaire du Chemin-du-Roy, la porte-parole Anne-Marie Bellerose a soutenu que les plaintes ne visaient qu’une poignée d’adolescents, et pas la vaste majorité des élèves.
« Les élèves savent comment bien se comporter et ils sont de bons clients aussi », a dit Mme Bellerose.
Radio Canada International avec la Presse canadienne et ministère de la Sécurité publique du Québec.
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