Le poing fermé d'un homme menace une femme.

Selon la Sécurité publique du Québec, 19 406 infractions contre la personne ont été observées au Québec en 2015 dans un cadre conjugal, soit 30,2 % de tous les crimes commis envers la personne. Les femmes en sont les principales victimes (78 %). Crédit : Istock.

Halte à la violence qui mine la santé et la vie des victimes!

Il y a de plus en plus de dénonciations en ce qui concerne les agressions sexuelles, l’intimidation et la cyberintimidation. Cela a mené à une analyse plus approfondie du phénomène de l’intimidation et de ses conséquences sur la santé physique et mentale. Une analyse qui a permis à l’Institut de santé publique du Québec de brosser un portrait global dans un rapport.

Des cibles parmi les plus vulnérables : les femmes, les enfants et les aînés

Des experts du monde de la recherche et des réseaux institutionnels ont contribué à la réalisation de ce rapport.

Julie Laforêt, qui en est la coordonnatrice, parle d’un phénomène qui sévit diversement dans la société, avec des conséquences parfois désastreuses pour les victimes.

Ces violences sont abordées sous des thématiques variées : selon les groupes d’âge, les sexes et les contextes, entre autres :

les agressions sexuelles : de plus en plus de dénonciations;

la violence dans les relations amoureuses des jeunes;

la violence conjugale :  les cas rapportés à la police tendent à augmenter;

la maltraitance envers les personnes aînées : une prévalence de 10 %, selon les données internationales. Au Québec, une autre enquête est en cours pour avoir des données plus précises;

la violence en milieu scolaire (y compris l’intimidation et la cyberintimidation) : il y a une certaine stabilité dans le temps; 

la violence envers les athlètes dans un contexte sportif; 

la violence en milieu de travail; 

la violence vécue en milieu autochtone, le suicide et les tentatives de suicide.

Écoutez

Malgré l’absence de statistiques récentes sur la violence contre les aînés, le phénomène est loin de se résorber. Photo : Radio-Canada/Cristèle Magnout

Des effets à long terme sur la santé

Comme l’a relevé Mme Laforêt, certaines personnes ayant subi des violences dans leurs plus jeunes âges peuvent garder des séquelles tout au long de leur vie.

En plus des effets physiques visibles, ces personnes peuvent présenter des traumatismes sur le plan mental et reproductif, ce qui peut conduire à des suicides et autres décès prématurés.

À cela, il convient d’ajouter les incidences sur les familles ainsi que sur les communautés.

Effets de la violence sur la santé
Les principales études ayant démontré des liens entre une exposition à la violence et des problèmes de santé observés des années, voire des décennies plus tard, se sont intéressées aux effets à long terme de la maltraitance subie dans l’enfance.

Ces études ont montré des associations statistiques entre diverses formes de violence (physique, sexuelle, exposition à la violence conjugale, psychologique) et des problèmes de poids, la consommation de drogues, et des problèmes de santé mentale ou physique.

Les études ayant porté sur les expériences adverses dans l’enfance ont montré leur association avec des habitudes de vie dommageables pour la santé (tabagisme, consommation de drogues et d’alcool, comportements sexuels à risque, etc.), des problèmes de santé mentale (anxiété, dépression, tentatives de suicide, etc.), des maladies chroniques (hypertension, maladies cardiovasculaires, hépatites, etc.), et même une mortalité prématurité.

« La violence n’est pas une fatalité. Il est tout à fait possible de réduire son ampleur et ses conséquences, que ce soit à l’échelle de la société, des communautés, des milieux de vie, des familles ou des individus. Ainsi, en agissant tôt, les programmes qui favorisent un développement harmonieux des enfants et qui améliorent les conditions de vie des familles comportent un potentiel de prévention qui se répercute tout au cours de la vie. »Julie Laforest, coordonnatrice du rapport
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Catégories : Santé, Société
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