De jeunes Canadiennes veulent que le port de soutiens-gorge soit optionnel à leur école secondaire

Une pétition circule depuis lundi sur Internet pour que l’école secondaire privée Pensionnat du Saint-Nom-de-Marie permette à ses étudiantes de choisir si elles veulent ou non porter un soutien-gorge. Le geste a été la réponse des étudiantes à un événement qui aurait eu lieu lors d’une activité spéciale le jeudi 31 mai.  

Aujourd’hui, nous avons vécu un moment particulièrement décevant. Lors d’une activité de fin d’année, une étudiante ne portant pas de brassière sous son chandail a été obligée de se couvrir. La raison pour cela était qu’il y avait des enseignants hommes dans les parages et que ça pouvait possiblement les rendre mal à l’aise. Il est important de souligner le fait qu’elle portait bel et bien un chandail et que tout était couvert. Extrait de la pétition

Les jeunes femmes ayant lancé la pétition se disent déçues de la réaction des autorités d’une école, qui dit « prôner comme valeur la conscience des inégalités sociales et le féminisme ».

Selon ce que rapporte le journaliste de Radio-Canada Thomas Gerbet, l’école a envoyé une lettre aux parents dans laquelle la direction du Pensionnat exprime son appui au geste de revendication des filles :

« Nous sommes fiers de voir que nos filles sont engagées et qu’elles souhaitent prendre des mesures afin de faire valoir leurs idéaux. […] Le personnel se doit d’intervenir lorsqu’une tenue est jugée indécente (tout en étant conscient qu’on tombe alors dans le domaine du subjectif). Il y a, dans la situation d’hier, quelque chose de plus grand que l’école, c’est-à-dire un débat de société sur l’équité entre le corps de l’homme et de la femme.Extrait de la lettre envoyée aux parents vendredi soir dernier par le directeur général de l'école, Yves Petit
© Photo tirée de la page Facebook du Pensionnat du Saint-Nom-de-Marie

Contactées par Facebook, les lanceuses de la pétition en ligne, Émilie de Grandpré et Agathe Champoux, ont dit à RCI ce qui suit concernant leurs inspirations et sur la réaction de l’école à leur geste :

« On ne s’est pas tant inspirées d’un mouvement en particulier, mais il est évident que les mouvements féministes en ébullition sont de nos jours très influents. Nous avons été impressionnées par l’immense intérêt des adolescents face à la pétition et au mouvement en général. L’école était prête à nous écouter, à participer, mais mettait tout de même en lumière leur stress face au « bruit » que la pétition émettait à l’intérieur comme à l’extérieur de l’institution. Ils nous ont donné l’opportunité de nous prononcer devant toute l’école, à condition de mentionner le fait que nous avancions de manière unie vers un avenir qui nous rassemble… »
La pétition en ligne veut atteindre 2000 signatures. Au moment de cette publication (le mardi 5 juin 2018 à 15 h 11) le nombre de signatures recueillies était de 1651.
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