Une étude de la firme Deloitte indique les Canadiens sont divisés sur l'acceptation sociale du cannabis,, un produit potentiellement rentable pour le Canada.

Cannabis récréatif : acceptation sociale mitigée, rentabilité assurée

Presque autant de Canadiens sont favorables et défavorables à la légalisation du cannabis. Dans le même temps, les retombées économiques potentielles de ce produit pourraient atteindre les 23 milliards de dollars canadiens. C’est ce que révèle une étude conjointe de la firme Deloitte Canada et RIWI Corp. de Toronto.

Deloitte et RIWI Corp. ont sondé 5000 adultes canadiens de 19 ans et plus d’un océan à l’autre, dont 1000 étaient reconnus comme des consommateurs actuels de cannabis récréatif. Seulement 40 % des sondés approuvent la décision du gouvernent Trudeau de légaliser le cannabis. Une proportion à peine moins importante (36 %) s’y oppose et un quart est indécis. Ce qui signifie que, pour l’instant, la légalisation du cannabis ne va ni faire monter au firmament ni faire fondre la cote de popularité du Justin Trudeau et des libéraux fédéraux

Pour Deloitte, il ne faut pas surprendre de cette impression d’indécision et de division de la part des Canadiens sur le sujet, puisque le marché du cannabis récréatif n’est pas encore opérationnel. Lorsque les nouvelles politiques seront mises en place, ou que les informations seront précises, la firme prévoit que les Canadiens prendront position.

Le marché canadien du cannabis offre un potentiel énorme, selon Deloitte © Ben Nelms/Reuters

Gros marché en vue

Pour ce qui est des ventes du cannabis récréatif, Deloitte estime que le marché canadien offre un énorme potentiel. Dans un premier temps, ce marché pourrait s’élever à 5 milliards de dollars par année. Ce qui est l’équivalent du marché canadien des spiritueux (whisky, vodka, rhum, etc.). Maintenant, si on ajoute au bassin clairement identifié des personnes qui sont « susceptibles de consommer » le cannabis, les ventes atteindraient 8,7 milliards, ce qui s’apparente au chiffre d’affaires associé au vin. Et en tenant compte, cette fois, des facteurs auxiliaires tels que la sécurité, le transport, etc., eh bien, les retombées économiques potentielles frôlent les 23 milliards.

Pour Deloitte, il s’agit d’une estimation conservatrice puisqu’on n’y inclut pas les impôts, les frais de licence, le tourisme, les ventes d’accessoires, etc. Si dans un État comme le Colorado, dont la population est sept fois moins importante que celle du Canada, les revenus fiscaux et de licences ont totalisé plus de 52 millions de dollars au cours du dernier exercice financier, il est clair qu’au Canada les possibilités sont considérables.

Deloitte soutient également que, sur le plan de la production, même en prenant les estimations les plus modestes, le marché récréatif nécessiterait plus de 600 000 kilogrammes de cannabis chaque année. Ce qui représente une forte hausse par rapport à ce que le secteur de cannabis à des fins médicales peut produire.

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Catégories : Économie, Santé, Société
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