Les États-Unis et le Canada subissent une pénurie de dons d’organes. Pour y remédier, des médecins acceptent des donneurs potentiels contaminés par le virus de l’hépatite C, mais ils offrent immédiatement des traitements aux greffés pour éliminer le virus.
À cause de la crise des opiacés, de plus en plus de personnes sont contaminées par le virus de l’hépatite C en Amérique du Nord. L’épidémie de surdoses par opiacés, de l’héroïne aux drogues synthétiques comme le fentanyl, fait des ravages notamment dans le nord-est des États-Unis. Le nombre de morts a quintuplé de 1999 à 2016. Il se chiffrait à 42 000 morts cette année-là, un chiffre qui pourrait encore augmenter en 2017.
Dans un contexte de pénurie de dons d’organes, certains hôpitaux se voient contraints de greffer des organes infectés à des patients volontaires. Aux États-Unis, les surdoses fournissent désormais presque autant de donneurs d’organes que les accidents de la route. L’obstacle reste que ces donneurs sont plus susceptibles d’avoir été contaminés par des infections comme le VIH et l’hépatite C, lors d’échanges de seringues.

À Toronto, une équipe de médecins a publié jeudi, lors d’une conférence médicale sur les hépatites, les résultats très préliminaires d’un petit essai sur 10 patients, selon une autre technique développée depuis des années. Ces médecins placent le poumon infecté sous perfusion pendant six heures sous un dôme stérile, afin de le traiter pour éliminer le virus. Puis ils le greffent sur le patient, là encore volontaire.
Seul problème : les médecins ne sont pas parvenus comme ils l’espéraient à éliminer le virus complètement. Mais ils en ont réduit la présence de 85 %. Les patients doivent donc être traités, pendant 12 semaines, contre l’hépatite C. Selon le chirurgien Marcelo Cypel qui mène l’essai clinique, ces résultats initiaux sont malgré tout encourageants, car ils permettent d’ores et déjà d’élargir la base de donneurs.
« Les patients qui attendent un organe ont environ 20 % de risque de mourir sur la liste d’attente », a-t-il déclaré à l’AFP. L’équilibre entre risques et avantages penche beaucoup plus du côté des avantages, selon lui. En fait, ajoute le médecin, les organes prélevés sont généralement d’excellente qualité. Le seul problème est qu’ils contiennent l’hépatite C.
(Avec des informations de l’AFP)
- Au cours des 10 dernières années, le nombre de donneurs d’organes décédés a augmenté de 42 %.
- Le nombre de personnes en attente d’une greffe a également augmenté durant cette période.
- Alors que la plupart des Canadiens consentent à faire don de leurs organes après la mort, il est également possible de faire don d’organes de son vivant.
- Les donneurs vivants en bonne santé ayant atteint l’âge de la majorité peuvent faire don : d’un rein, d’une partie du foie, d’un lobe pulmonaire
- Un seul donneur peut sauver jusqu’à 8 vies
- Améliorer la qualité de vie de jusqu’à 75 personnes et permettre à d’innombrables familles d’en bénéficier ainsi qu’aux proches de ceux en attente
(Gouvernement du Canada)
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