Le secrétaire américain à l’Agriculture Sonny Perdue accuse le Canada de « faire baisser » le prix du lait aux États-Unis. Il met en cause la politique canadienne de quotas qui assure aux agriculteurs d’ici des revenus stables et prévisibles.
La tension commerciale entre les États-Unis et le Canada a des allures de feuilleton dont l’intrigue se nourrit quotidiennement de nouveaux éléments. C’est maintenant le secteur laitier qui est dans la ligne de mire de l’administration Trump.
Ce secteur, rappelons-le, est protégé par la gestion de l’offre, un régime que le président américain Donald Trump n’a eu de cesse de dénoncer. Même si l’Organisation mondiale du commerce elle-même n’a jamais remis en cause ce régime.
En tout cas, M. Trump menace d’ajouter le secteur laitier canadien à la liste de ses griefs contre Ottawa. « Le Canada impose des tarifs douaniers de 270 % aux produits laitiers américains! Ils ne vous l’ont pas dit, n’est-ce pas? Pas juste pour nos agriculteurs! », avait affirmé M. Trump sur Twitter vendredi dernier avant de se rendre au Québec au Sommet du G7.

« Les États-Unis ne cherchent pas à forcer le Canada à enterrer son système de gestion de l’offre », a assuré le secrétaire américain à l’Agriculture, en visite sur l’Île-du-Prince-Édouard (côte atlantique) en compagnie de son homologue canadien Lawrence MacAulay.
Mercredi, le ministre canadien du Commerce international, François-Philippe Champagne, a rappelé que le Parti libéral au pouvoir au Canada « est le parti qui a créé » le système de gestion de l’offre dans les années 1970 et « le défend dans les accords commerciaux… On sera toujours là pour défendre le système de gestion de l’offre ».

À propos des tensions commerciales entre Washington et Ottawa, nées du repli protectionniste de M. Trump, le secrétaire Perdue a noté que « même dans une famille, parfois, il y a des crises dont on n’est pas très fier ».
«Je ne pense pas que des guerres commerciales aident quoi que ce soit. Elles créent des perturbations, alors que depuis des années nous avons profité d’une grande relation [avec le Canada] avec une frontière ouverte, et nous espérons continuer », a-t-il ajouté.
Comme promis en campagne électorale, Donald Trump a imposé une renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) qui lie le Canada, les États-Unis et le Mexique depuis 1994. Les pourparlers sur ce dossier sont au point mort depuis l’imposition par l’administration américaine des droits de douane sur l’acier et l’aluminium en provenance du Canada, du Mexique et de l’Union européenne.
(Avec l’AFP et CBC)
- Mise en place en 1970 pour contrer l’instabilité des prix, l’incertitude de l’offre et les fluctuations des revenus des producteurs qui étaient courants dans les années 1950 et 1960.
- Permet aux producteurs laitiers de négocier collectivement les prix et planifier la production de lait totale afin de répondre à la demande des consommateurs.
- Un contrôle efficace de la production permet d’éviter des excédents coûteux.
- Si la demande totale du marché est inférieure à la production, cela entraîne des coûts d’entreposage et d’écoulement.
- Permet aux producteurs canadiens de vendre leur lait à des prix stables
- Permet aux producteurs laitiers de ne pas dépendre des subventions gouvernementales
Source: Gouvernement du Canada, Producteurs de lait du Canada
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