Le premier ministre du Canada a pris position sur la politique américaine qui sépare des enfants migrants de leurs parents. Justin Trudeau a fait part de sa consternation envers une stratégie qui plonge les familles et les enfants dans le désarroi.
RCI avec La Presse canadienne, CBC, Radio-Canada et des informations du gouvernement du Canada
Un choc pour les familles
Plusieurs images d’enfants en pleurs enfermés dans des espaces clos par du grillage, tels des prisonniers, ont créé l’émoi dans le monde et suscité plusieurs condamnations, y compris parmi les partisans du président Trump.
Le premier ministre du Canada a laissé parler son cœur en face d’une politique de tolérance zéro qui brise la quiétude des familles.
« Ce qui se passe aux États-Unis est inacceptable. Vous ne pouvez pas imaginer ce que ces familles vivent en ce moment », a-t-il dit.
Cette prise de position est survenue peu de temps avant la décision du président de signer un décret mettant un terme à la politique de séparation des enfants de leur famille.
Trump ferme les yeux sur ses déclarations précédentes (“c’est la loi qui est responsable et c’est au congrès d’agir”) et signe un décret pour mettre un terme à la séparation des familles. pic.twitter.com/E3N9yQsJHP
— anne corpet (@annecorpet) June 20, 2018
Faut-il démanteler l’Entente sur les tiers pays sûrs?
Le sujet fait l’objet de vives discussions au Parlement. Les néo-démocrates ne cessent d’interpeller le premier ministre sur la question, étant donné que les États-Unis sont désormais vus comme une destination moins sécuritaire pour les migrants.
Dans le même temps, les conservateurs, qui sont restés jusqu’à présent silencieux sur la politique de tolérance zéro du président Trump, souhaitent plutôt voir cette entente s’appliquer sur toute l’étendue de la frontière canado-américaine.
En vertu de cette Entente, les demandeurs d’asile sont tenus de présenter leur demande dans le premier pays sûr où ils arrivent, à moins d’être visés par une exception prévue par l’Entente. L’Entente aide les deux pays à mieux gérer, sur leur territoire respectif, l’accès au système de protection des réfugiés par les personnes qui traversent leur frontière commune. Les deux pays ont signé l’Entente le 5 décembre 2002 et elle est entrée en vigueur le 29 décembre 2004. À ce jour, les États-Unis sont le seul pays désigné comme tiers pays sûr par le Canada en vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés.
Mise en oeuvre :
L’Entente sur les tiers pays sûrs ne s’applique qu’aux demandeurs d’asile qui veulent entrer au Canada à partir des États-Unis :
- aux postes frontaliers canado-américains;
- par train;
- aux aéroports, uniquement si la personne qui présente une demande d’asile au Canada s’est vu refuser le statut de réfugié aux États-Unis et est en transit au Canada après avoir été expulsée des États-Unis
Il y a quatre types d’exceptions :
- exceptions concernant les membres de la famille;
- exception concernant les mineurs non accompagnés;
- exceptions concernant les titulaires de documents;
- exceptions concernant l’intérêt public.
Lire à et à écouter à ce sujet : Cette entente qui incite à traverser irrégulièrement la frontière Trudeau government watching Trump's border crackdown closely
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