Les Canadiens mis en garde contre les méfaits de l’alcool

Le rapport du Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS), rendu public mardi, suscite de nombreuses réactions. Le document indique que les coûts sociaux de l’alcool au Canada étaient de 14,6 milliards de dollars en 2014. Ce qui représente plus que les coûts des effets du tabac ou des opioïdes et du cannabis combinés.

Bière Canada, une association commerciale nationale qui défend les intérêts des brasseurs canadiens, reproche au rapport de passer sous silence des « tendances positives qui découlent directement des efforts des intervenants du secteur, du gouvernement et d’organismes à but non lucratif en vue de réduire les méfaits liés à une consommation excessive d’alcool et de favoriser une culture axée sur la modération à l’échelle du Canada ».

Lorsque le rapport du CDUS affirme que près des deux tiers des coûts associés à la consommation d’alcool sont liés aux pertes de productivité et au système de justice pénale, Bière Canada rétorque que les chiffres utilisés pour l’étude « sont controversés et font l’objet de débats à l’heure actuelle parmi les économistes du secteur de la santé ».

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Emilie Dansereau-Trahan, ASPQ

Bière Canada ajoute que d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il est déconseillé d’inclure les données sur la perte de productivité dans les études sur le coût de la consommation de substances.

De son côté, l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) voit plutôt dans le rapport du CCDUS matière à action urgente. Selon l’organisme, les données du rapport sont suffisamment claires quant aux méfaits de l’alcool sur la santé. Même une consommation modérée peut avoir des conséquences négatives.

Selon Émilie Dansereau-Trahan, spécialiste de contenu en substances psychoactives à l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ), l’alcool est associé à divers types de cancers et il n’existe aucun seuil sécuritaire universel de consommation de cette substance psychoactive.

Écoutez
Bon à savoir
  • En 2016, 19 % des Canadiens âgés de 12 ans et plus (environ 5,8 millions de personnes) ont déclaré des consommations d’alcool pouvant être considérées comme étant abusives
  • La proportion des personnes âgées de 12 ans et plus ayant déclaré une consommation d’alcool les classant dans la catégorie des consommateurs abusifs d’alcool est demeurée stable entre 2015 et 2016
  • Dans l’ensemble, les hommes étaient plus susceptibles (23,8 %) d’avoir eu une consommation abusive d’alcool que les femmes (14,2 %) en 2016.
  • Le groupe d’âge des personnes âgées de 18 à 34 ans, des deux sexes confondus, avait la proportion la plus élevée de consommateurs abusifs d’alcool.
  • Dans ce groupe d’âge, 34,4 % des hommes et 23,4 % des femmes consommaient de l’alcool de façon abusive (graphique 1).
  • Malgré le fait qu’il soit illégal de vendre de l’alcool à toute personne de moins de 18 ans au Canada, 27,9 % des jeunes Canadiens âgés de 12 à 17 ans ont déclaré avoir consommé des boissons alcoolisées au cours des 12 derniers mois.
  •  Parmi ceux qui ont bu, 41,8 % d’entre eux l’ont fait au moins une fois par mois. Dans l’ensemble, 4 % des jeunes correspondaient à la catégorie des consommateurs abusifs d’alcool.

Sources : Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2016, Statistique Canada

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