Émission de gaz à effet de serre. Photo : iStock/iStock

Innovation : combattre simultanément l’azote et les gaz à effet de serre grâce à des bactéries

La biofiltration est une nouvelle technique que viennent de développer des chercheurs du Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ) dans le but de traiter simultanément l’azote et le méthane. Un brevet a été délivré à ce centre pour le caractère novateur de sa découverte qui va certainement contribuer de manière importante à la réduction de l’empreinte environnementale à l’échelle du pays et du monde.

Réduire les gaz à effet de serre de manière naturelle

Nicolas Turgeon, chercheur au CRIQ et coauteur du brevet Crédit : CRIQ

Dans une entrevue avec Alice Chantal Tchandem, Nicolas Turgeon, adjoint à la direction éco-efficacité industrielle et environnement du CRIQ, chercheur et coauteur du brevet, décrit un procédé unique qui s’inspire de la nature pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

La biofiltration met à contribution des bactéries méthanotropes qui ont la capacité de biodégrader le méthane. Cette technique permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre, les rendant jusqu’à 25 fois moins dommageables pour l’environnement.

M. Turgeon fait état d’une innovation majeure, inspirée des technologies conventionnelles développées dans certains pays européens, actuellement utilisées pour le traitement des eaux. Dans le contexte actuel du marché du carbone au Québec, la technique offre un grand avantage en ce qui a trait à la lutte contre les changements climatiques.

Écoutez

Camion sur un site d’enfouissement de déchets à Fredericton. Photo : Brad Janes

Plusieurs applications possibles

La nouvelle technique peut être efficace en ce qui concerne le traitement des déchets liquides des lieux d’enfouissement, les lixiviats, et des gaz très dommageables qui en émanent, affirme Nicolas Turgeon.

Étant donné que la technique de biofiltration méthanotrope dégage une chaleur intense, celle-ci peut être utilisée pour améliorer les performances de traitement des effluents liquides (azote) en période hivernale.

C’est une particularité écoénergétique très prometteuse, notamment pour les applications en climat nordique.

L’élimination de l’azote et d’autres contaminants présents dans les eaux usées est rendue possible par l’action des bactéries présentes dans le biofiltre. C’est la dénitrification méthanotrope, précise M. Turgeon. Les municipalités et les entreprises de gestion de matières résiduelles pourront tirer avantage de cette nouvelle technique qui s’annonce très prometteuse pour l’avenir.

Lire aussi :

Réduction du méthane : l'industrie pétrolière veut de la souplesse

Boom inquiétant de méthane dans l’atmosphère

Des manifestants font les morts pour exposer les dangers du projet Trans Mountain
Catégories : Environnement et vie animale, Société
Mots-clés : , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.