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Nouvelle stratégie pour contrer la violence par armes à feu à Toronto

Depuis le début de l’année, il y a eu à Toronto 212 fusillades qui ont fait 26 morts, selon la police. À pareille date en 2017, on avait répertorié 188 fusillades ayant causé la mort de 17 personnes. Les autorités policières de la plus grande ville du Canada en ont eu assez et veulent s’attaquer à cette violence qui guette la population en déployant 200 policiers supplémentaires pendant la nuit. 

Jeudi matin, le chef du Service de police de Toronto, Mark Saunders, et le maire John Tory en ont fait l’annonce en précisant qu’il s’agit d’une « approche ciblée et stratégique » et que leur objectif n’était pas de terroriser la population. Bien au contraire, c’est de la protéger.

En conférence de presse, le chef de police a aussi souligné que l’approche serait différente de ce qui a été fait par le passé.

« La différence aujourd’hui, c’est qu’il ne s’agit pas uniquement du maintien de l’ordre, mais aussi de la prévention et de la réhabilitation. Vous ne faites pas le travail policier dans un seul canevas en disant ce que la ville entière doit faire. »Mark Saunders, chef du Service de police de Toronto

En entrevue avec CBC Radio, Mark Saunders a dit que son effort de modernisation du service n’a pas entraîné une réduction du nombre d’agents en patrouille pendant la période critique de cinq heures entre 22 h et 3 h, lorsque la plupart des fusillades se produisent.

Ces commentaires surviennent en réponse à ceux qu’on pouvait lire dans une lettre adressée au maire de Toronto à la fin de la semaine dernière par un policier d’expérience dont le réseau CBC ne fait pas mention. La lettre au maire John Tory reprocherait à ce dernier d’avoir annulé la Stratégie d’intervention contre la violence à Toronto en 2016, ce qui, selon l’auteur, prive la police d’un outil essentiel pour tenir les gangs de rue violents à distance.

L’officier a également parlé de Saunders comme d’une  « marionnette » contrôlée par Tory, ce que Saunders a nié en ajoutant qu’il compte sur l’appui du corps de police.

Mark Saunders, chef de police de la ville de Toronto. ©REUTERS/Aaron Harris

Selon les informations recueillies par La Presse canadienne, le renforcement des effectifs annoncé devrait coûter jusqu’à 3 millions de dollars, une facture qui sera assumée par le gouvernement provincial, selon M. Saunders. Les policiers supplémentaires seront déployés pour une période initiale de huit semaines, et la police réévaluera les besoins par la suite.

Au total, 15 millions ont été prévus pour renverser la tendance actuelle, a affirmé M. Tory. Il a aussi souligné que certaines des sommes iraient à des programmes communautaires pour empêcher le recrutement de jeunes dans des gangs criminels.

Le maire a affirmé que le premier ministre Justin Trudeau et le ministre fédéral de la Sécurité publique, Ralph Goodale, l’avaient assuré que du financement fédéral était disponible pour ces programmes.

La violence à Toronto en chiffres et graphiques :
Par année, depuis 2014 : 
©Radio-Canada
Par mois, en 2018 :
©Toronto Police Service Open Data Portal
D’autres chiffres pour le Canada, selon les régions : 

De 2009 à 2013, il y a eu 977 homicides par balle au Canada. Par rapport aux États-Unis, où pour la même période on comptait 56 000 homicides à l’arme à feu, l’écart est énorme. Cependant, comparativement au reste du monde, le Canada a le quatrième taux d’homicides par balle, derrière la France, l’Allemagne et l’Italie.

  • Ottawa : au total, 6359 crimes violents, y compris les homicides, les agressions sexuelles et les menaces verbales, ont été signalés en 2017, soit 1121 de plus que l’année précédente.
  • Regina, en Saskatchewan : le nombre d’infractions avec violence commise avec une arme à feu a augmenté de 93 % en moyenne au cours des cinq dernières années. De 2015 à 2016, le nombre de victimes d’infractions liées aux armes à feu a augmenté de 163 %.

Fait à noter toutefois, plus de la moitié (18 sur 33) des régions métropolitaines dans le recensement de 2016 ont enregistré un taux d’homicides plus faible par rapport à l’année précédente.

  • Les régions métropolitaines de Victoria, en Colombie-Britannique, et de St. Catharines–Niagara, en Ontario, ont enregistré les baisses les plus marquées de leur taux d’homicides.
  • Des replis ont également été observés à Kingston, dans le Grand Sudbury, en Ontario, et à Trois-Rivières, au Québec, aucun homicide n’ayant été déclaré dans ces régions en 2016.
Avec des informations de la Presse canadienne et CBC News. 
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