Dans un article publié mardi dans la revue Bioscience, des scientifiques lancent un cri d’alarme. Ils affirment que la construction du mur proposé par Donald Trump à la frontière américano-mexicaine pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l’écosystème.
Selon les chercheurs, la barrière qui s’étendrait sur une distance de plus de 3200 kilomètres – de l’océan Pacifique au golfe du Mexique – mettrait en péril l’habitat naturel de plusieurs espèces aquatiques et terrestres. Il empêcherait également les migrations des animaux. En plus d’outrepasser les lois environnementales américaines pour des raisons de sécurité nationale, les répercussions néfastes du mur sur la nature pourraient être nombreuses puisqu’elles entraveraient durablement l’avenir de milliers d’espèces comme le bison, le loup gris mexicain et l’ocelot.

Une famille de pécaris devant le mur frontalier proche de la rivière San Pedro dans le sud de l’Arizona. (Crédit photo : Matt Clark/Defenders of Wildlife)
Comme le rappellent les 16 scientifiques derrière la publication de l’article, cosigné par plus de 2500 chercheurs de 43 pays, la frontière terrestre qui sépare les États-Unis et le Mexique traverse six écosystèmes distincts représentés par des forêts, des prairies, des déserts ou des zones tropicales. Des territoires sauvages où vivent plus de 2000 espèces animales et végétales. De ces chiffres, l’Union internationale pour la conservation de la nature considère que 62 espèces sont menacées de disparition ou en situation critique.
De plus, cinq régions écologiquement sensibles, déterminées par l’organisme américain Defenders of Wildlife, sont directement menacées par la construction du mur, le seul sur la planète à couper en deux un continent. À ce titre, les chercheurs recommandent au gouvernement américain « de reconnaître et de protéger au plus vite la valeur écologique, économique, politique et culturelle des régions limitrophes de la frontière américano-mexicaine ».

(Source : Defenders of Wildlife, Commission de coopération environnementale, Center for Investigative Reporting, L’Atlas du Canada, Instituto Nacional de Estadística y Geografía (INEGI) et l’Institut d’études géologiques des États-Unis.)
Lire aussi :
Mur anti-immigration de Trump : les papillons aussi vont écoper!
En réaction au mur de Donald Trump, le Canada serait forcé de réimposer le visa aux Mexicains
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.