Un homme battu par les forces de l'ordre au Cambodge : Crédit : Sokha Ly

Les Cambodgiens de la diaspora disent non à la dictature, à l’oppression et à la misère dans leur pays

Les Cambodgiens du Canada organisent et coordonnent plusieurs grands rassemblements dans les grandes capitales occidentales pour dénoncer l’atteinte à la démocratie et aux droits de l’homme dans leur pays d’origine. Une situation qui découle de la décision du gouvernement en place d’exclure la principale formation politique de l’opposition des élections nationales du 29 juillet.

RCI avec le Mouvement de sauvetage national du Cambodge, Amnistie internationale et les Nations unies

Un processus électoral considéré comme « frauduleux »

Les Cambodgiens du Canada estiment que le processus électoral dans leur pays est usurpé par les responsables politiques en place qui utilisent toutes sortes de stratagèmes pour se maintenir au pouvoir.

Les élections nationales auront lieu dans trois jours et les Cambodgiens de la diaspora ont perdu toute confiance dans le processus qui manque de transparence. C’est pour cette raison qu’ils invitent les gouvernements occidentaux à rejeter systématiquement les résultats de ces élections « antidémocratiques ».

Le premier ministre cambodgien, Hun Sen, est au pouvoir depuis plus de 30 ans. Il se distingue par le non-respect des droits de la personne et des atteintes fréquentes à la démocratie. Des faits que dénoncent vivement les Cambodgiens de la diaspora qui s’offusquent aussi du fait que l’opposition soit totalement muselée et poussée en dehors du processus électoral, tandis que la population croupit dans une misère sans précédent.

Les Cambodgiens dénoncent les mauvaises conditions de vie accentuées par l’extrême pauvreté dans leur pays où une bonne partie de la population vit avec moins de 100 $ par mois. Crédit : Sokha Ly

Pour les élections du 29 juillet, le premier ministre a dissous et a interdit le principal parti de l’opposition, le Cambodge National Rescue Party (CNRP). Ses dirigeants ont été refoulés hors du pays, d’autres enfermés, et l’un des plus grands journaux indépendants du pays a été interdit de parution.

Constat des Nations Unies
Le gouvernement cambodgien a également réprimé la société civile et les médias en suspendant plusieurs ONG et médias et en ciblant des individus au sein de ces organisations.

En novembre dernier, le CNRP a été dissous et 118 de ses membres ont été exclus de toute activité politique pendant cinq ans.

Tous les sièges locaux et nationaux du parti ont été réaffectés à des membres non élus du parti au pouvoir et à d’autres partis.

Le dirigeant du CNRP dissous, Kem Sokha, qui a été arrêté en septembre, reste en prison pour des accusations de trahison liées aux commentaires qu’il a faits en 2013 au sujet de sa stratégie politique visant à défier le gouvernement actuel.

Un autre ancien président du parti, Sam Rainsy, vit en exil volontaire, après qu’un certain nombre de poursuites judiciaires eurent été portées contre lui au Cambodge.

En plus de solliciter l’appui des grandes démocraties occidentales dans leur démarche de contestation, les Cambodgiens exilés invitent aussi la population sur place au pays à boycotter cette élection jugée illégitime.

Sokha Ly, le vice-président du mouvement de sauvetage national du Cambodge. Crédit : Sokha Ly

Avant l’élection frauduleuse au Cambodge, les Canadiens cambodgiens organiseront un rassemblement pour appeler à un boycottage électoral, pour demander au Canada et à la communauté internationale de ne pas reconnaître le gouvernement illégal issu d’une élection injuste et inéquitable.

QUAND : 28 juillet 2018, de 9 h 30 à 12 h
OÙ : Square Phillips, Rue Sainte-Catherine Ouest & Av., Union, Montreal-Canada



Écoutez l’entrevue avec Sokha Ly, le vice-président du mouvement de sauvetage national du Cambodge. Depuis Montréal, il coordonne l’ensemble des manifestations dans les grandes capitales occidentales.
Écoutez

Manifestation à Ottawa le 21 octobre 2017 (Groupe CNW/Mouvement contre la violence au Cambodge)

Une mobilisation tous azimuts

Les Cambodgiens de la diaspora entendent procéder à une véritable démonstration de force pour contester les visées antidémocratiques du pouvoir en place dans leur ancien pays.

Ils annoncent des manifestations à Montréal, à Washington, en Californie, à Paris, en Suisse, en Corée du Sud et en Australie.

Ils entendent ainsi interpeller l’ensemble de la communauté internationale dans leur combat pour l’instauration d’une véritable démocratie dans leur pays d’origine.

La répression policière est le lot quotidien des Cambodgiens, selon plusieurs organisations des droits de la personne. Crédit : Sokha Ly

Constat d'Amnistie internationale
La répression contre les défenseurs des droits de la personne, les médias, la société civile et l’opposition politique s’est intensifiée avant les élections prévues en juillet 2018.

Les autorités ont continué d’instrumentaliser la justice. De nouvelles poursuites pénales ont été engagées contre des cadres, actuels ou anciens, du principal parti d’opposition.

Les autorités ont augmenté la pression sur la société civile, notamment en surveillant les personnes travaillant dans le domaine des droits de l’homme et en fermant des organisations qui suivaient les élections ou en restreignant leurs activités.

La liberté des médias et leur diversité se sont considérablement réduites. Les hommes et les femmes qui défendaient les droits de l’homme continuaient d’être suivis, menacés, arrêtés et emprisonnés.

Les demandeurs d’asile montagnards étaient exposés au renvoi forcé vers le Vietnam.

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Catégories : International, Politique
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