Une croix sur le toit d'une église catholique de Pittsburgh en Pennsylvanie. Le bureau du procureur de l'État de Pennsylvanie dévoilait la semaine dernière qu'une succession d'évêques et de responsables de l'Église catholique dans cet État ont déplacé des prêtres d'une paroisse à l'autre plutôt que de les signaler à la police dans le but de protéger l'Église. Photo : Reuters / Jason Cohn

Scandale des prêtres pédophiles en Pennsylvanie : 7 d’entre eux avaient été envoyé au Canada pour traitement

Selon le bureau du procureur de l’État de Pennsylvanie, au moins 7 des 300 prêtres qui ont agressé sexuellement environ 1000 enfants ont été envoyés à l’époque dans la région de Toronto pour y recevoir des traitements.

Ils ont été traités à l’Institut Southdown qui se trouve à environ 65 km au nord de la Ville Reine et qui propose de l’aide psychologique spécifiquement aux membres du clergé qui éprouvent des problèmes de santé mentale, de toxicomanie et d’ordre sexuel.

Or, le rapport d’enquête des services du procureur américain précise que, malgré leur thérapie au Canada, plusieurs prêtres ont continué de faire des gestes indécents une fois revenus aux États-Unis.

Toute cette affaire inquiète beaucoup de Canadiens qui se demandent ce qu’une enquête approfondie au pays révélerait au sujet du comportement de notre propre Église catholique à l’égard de prêtres pédophiles.

Photo : Reuters/Carlos Barria

Des histoires cachées de prêtres envoyés au Canada

En 1984, peu de temps après avoir reconnu avoir agressé sexuellement un enfant de 14 ans, le révérend John Connor, de la Pennsylvanie, a été envoyé à l’Institut Southdown pour huit mois de traitement. Il a pu rentrer chez lui, mais avec la mise en garde des professionnels de l’institut à ses supérieurs qu’il ne devrait plus jamais travailler avec des adolescents.

Le révérend a tout de même finalement été assigné par l’Église à une paroisse pour travailler dans une école primaire afin d’éduquer les jeunes. L’Église lui a non seulement donné des responsabilités où il avait des contactes avec des adolescents, mais elle a aussi omis d’avertir les paroissiens qu’il était un agresseur d’enfants, indique le rapport. Selon l’enquête du procureur, le révérend John Connor aurait agressé au moins un adolescent à plusieurs reprises par la suite.

Un autre révérend, John Hoehl, a été admis à Southdown à la suite d’un rapport sur des abus sexuels en 1986. Il y a suivi un traitement d’environ six mois et a ensuite pu rentrer aux États-Unis. Au cours du traitement, on a découvert que M. Hoehl avait eu des rapports sexuels avec plusieurs adolescents lorsqu’il était directeur d’une école secondaire catholique en Pennsylvanie.

Des victimes canadiennes

Le rapport en Pennsylvanie signale également quelques agressions qui auraient été commises par des prêtres américains lors de leurs voyages au Canada.

On cite par exemple le cas de Michael G. Barletta, qui a admis avoir agressé plus de 25 enfants et jeunes hommes de 1975 à 1994. Il s’était également rendu à l’Institut Southdown, où il avait été soigné pendant certains mois de 1994 et de 1995.

Le rapport américain affirme que deux adolescents non identifiés auraient été agressés sexuellement par Michael G. Barletta dans une chambre d’hôtel à Toronto.

C’est l’expiration du délai de prescription qui a finalement empêché plusieurs prêtres d’être arrêtés et inculpés pour agressions sexuelles sur des mineurs. Photo : AFP

RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Michel C. Auger de Radio-Canada

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