La campagne pour les élections générales au Québec est officiellement lancée. La Centrale des syndicats du Québec a fait connaître sa priorité. Il s’agit du réinvestissement dans le domaine de l’éducation à tous les niveaux pour permettre aux étudiants, enseignants, personnels de soutien et autres professionnels de la recherche de bénéficier des services et de la formation dont ils ont besoin.
Le financement des cégeps et des universités doit être stable
La rentrée scolaire au Québec sera rythmée par la campagne électorale. Les élèves rêvent de conditions favorables à un meilleur apprentissage, les enseignants souhaitent voir leurs conditions de travail s’améliorer, bref tous les torts causés aux réseaux collégial et universitaire par les années de compressions budgétaires et de réduction des services doivent être corrigés.
Le financement des cégeps et des universités doit être stable, prévisible et doit correspondre aux besoins réels des populations étudiantes.
Ces doléances sont émises par l’ensemble des syndicats et fédérations du milieu de l’éducation au Québec, soit la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ), la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ), la Fédération des enseignants et enseignantes de cégep (FEC-CSQ).
Sonia Éthier, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Crédit : CSQ
La porte-parole de ces regroupements, Sonia Éthier, présidente de la Centrale des syndicats du Québec, a réitéré ses attentes dans une entrevue avec Alice Chantal Tchandem.
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Manque à gagner de près de 2 milliards de dollars dans le réseau universitaire depuis 15 ans, selon la fédération québécoise des professeures et professeurs d’université.
De graves conséquences de ce sous-financement chronique pour les étudiants. « Les étudiants ne bénéficient pas de l’offre de service et de la formation auxquels ils ont droit. Du côté du personnel, la majorité des membres vivent dans la précarité et leurs tâches sont alourdies » – Sonia Éthier.
Les besoins des étudiants ont explosé. « Seulement de 2016 à 2017, on a assisté à une augmentation de près de 25 % du nombre d’étudiantes et étudiants en situation de handicap […] Les étudiantes et étudiants sont de plus en plus sujets à des problèmes d’anxiété et de dépression. » – Élise Poudrette, vice-présidente de la FPPC-CSQ;
Stress indu, perte d’expertises et perte d’emploi de chargés de cours dans les universités. « Ce personnel enseignant est la première ligne d’une expérience universitaire de qualité. Pourtant, son expertise est peu reconnue et ultimement, ce sont des professionnels qui écopent des coupures, des réorganisations de programmes forcées, et de la volonté de faire davantage appel au privé […] Un constat similaire au sort des professionnelles et professionnels de la recherche dans les universités qui sont maintenus dans un état de précarité injustifiable lorsqu’on considère la durée des subventions octroyées aux organismes de recherche qui les emploient. » – Vincent Beaucher, RSU-CSQ.

Photo : Radio-Canada/Luc Lavigne
« Accomplir le rattrapage nécessaire avec les autres provinces canadiennes »
Les syndicats insistent sur l’importance du réinvestissement quinquennal annoncé en 2018, qui devra absolument se poursuivre, voire s’accentuer, même après les élections. C’est ce qui permettra de « renforcer le milieu universitaire québécois et d’accomplir le rattrapage nécessaire avec les autres provinces canadiennes », souligne Vincent Beaucher.
D’un autre côté, le prochain gouvernement devra tendre l’oreille et prendre en considération la relation de proximité qu’entretiennent le personnel enseignant, les professionnels et le personnel de soutien avec la population étudiante, soutient la présidente de la CSQ, Sonia Éthier.
« Nous mesurons chaque jour la portée des enjeux du réseau de l’enseignement supérieur. Nous avons des solutions à proposer et nous voulons construire, en tant que partenaires, un réseau qui répond aux besoins ainsi qu’aux aspirations des Québécoises et Québécois tout en demeurant fidèles aux valeurs qui ont porté sa création », dit-elle.
Une révision du mode de financement du réseau collégial est aussi nécessaire, afin de répondre aux besoins réels des collèges et prendre en compte la taille des cégeps, les réalités régionales et les missions de chacun d’eux. Il va falloir mettre en place un financement stable et concurrent, propose la présidente de la FEC-CSQ, Lucie Piché. Selon elle, il faut des investissements supplémentaires afin de couvrir les coûts réels des activités d’enseignement et de soutien en raison de l’explosion des stages et du télé-enseignement.
En fin de compte, une offre adéquate des services professionnels devrait permettre de satisfaire les besoins sans cesse croissants des étudiants en situation de handicap ou qui présentent des problèmes d’anxiété, propose Élise Poudrette de la FPPC-CSQ. Sa position rejoint celle de Valérie Fontaine, de la FPSES-CSQ, qui souhaite voir une enveloppe de financement être dédiée au personnel de soutien et au personnel professionnel pour leur permettre d’offrir des services à la hauteur des besoins.
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