Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a fait une promesse qui viserait à éliminer les six premiers échelons du salaire des enseignants. Une proposition qui a fâché la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) qui y voit une manœuvre électoraliste à peine voilée. Selon la Fédération, M. Couillard a eu tout le temps pendant son mandat de quatre ans pour faire en sorte que les enseignants récupèrent leur pouvoir d’achat, pourtant il est resté sourd et muet à l’ensemble de leurs demandes.
Rejet d’une demande syndicale

Sylvain Mallette Crédit : FAE
Dans une entrevue avec Alice Chantal Tchandem, le président de la FAE, Sylvain Mallette, a fait part de sa surprise de voir le premier ministre proposer l’élimination des six premiers échelons de leur salaire.
M. Mallette rappelle à ce sujet que quatre ans plus tôt, M. Couillard avait rejeté une demande syndicale proposée par la FAE pour justement à faire disparaître les six premiers échelons.
Pour lui, il est clair qu’un tel revirement n’a d’autres visées que celle d’attirer le vote des enseignants. Sa réponse se veut cinglante : « La Fédération de l’enseignement autonome indique au Parti libéral du Québec (PLQ), ainsi qu’à tous les partis politiques qui participent à la présente campagne électorale que le vote des enseignantes et enseignants n’est pas à vendre. »
ÉcoutezUn enseignant devant ses étudiants
Photo Credit: IS / iStock
Les enseignants du Québec parmi les moins bien payés du Canada
Le président de la FAE soutient que sous le gouvernement Couillard, rien n’a été fait pour permettre aux enseignants de la province de récupérer leur pouvoir d’achat perdu de 2004 à 2015.
Sylvain Mallette affirme que la Fédération avait sollicité un rattrapage salarial, ce qui lui avait été refusé, tout comme sa demande de la mise en place d’une prime d’attractivité et de rétention.
La FAE en veut à M. Couillard pour la raison de son refus. Il prétextait qu’ils sont trop nombreux.
M. Mallette appelle ses collègues à ne pas se réjouir naïvement des annonces électoralistes de Philippe Couillard, après tout le mépris dont ils ont été l’objet durant son mandat.
« Les profs ne vivent pas au pays des Calinours […] Malgré la promesse faite aujourd’hui, qui viserait à éliminer les six premiers échelons du salaire des enseignantes et enseignants, ils demeurent les moins bien payés au Canada. De plus, aucune proposition ne vient réparer l’injustice commise à leur égard en matière de relativité salariale, lors de la négociation de leur contrat de travail de 2015 », a dit Sylvain Mallette.
Tableau D.2.1
Salaire statutaire annuel des enseignants des établissements publics, selon le niveau d’enseignement et les années d’expérience, dollars canadiens, Canada, provinces et territoires, 2014-2015. Source Satistique Canada

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.