Dès le lundi 17 septembre, le gras trans industriel est banni de l’alimentation. Un avis avait été émis en ce sens l’année dernière par Santé Canada, selon une recommandation du premier ministre après la décision de la Food and Drug Administration américaine de proscrire, dès cette année, le gras trans contenu dans les huiles hydrogénées dans tous les produits alimentaires fabriqués aux États-Unis.
RCI avec Santé Canada
Le gras trans a tué plus de 2600 personnes au Canada en 2013
La décision de Santé Canada de bannir les gras trans dans tous les produits alimentaires au pays arrive après plusieurs années de mobilisation des associations de santé publique et autres organisations nationales contre ces tueurs silencieux qui ont enlevé la vie à 2600 personnes en une seule année.
Cette interdiction vise les aliments faits ici et les aliments importés, ainsi que ceux préparés dans des établissements.
Les gras trans industriels sont contenus dans les huiles partiellement hydrogénées (HPH) utilisées pour rehausser la texture des aliments et prolonger leur durée de conservation.
Voici quelques-uns des aliments qui en contiennent :
- Margarines dures (avec le processus industriel ou hydrogénation partielle, l’huile solide est transformée en graisses semi-solides),
- Graisses alimentaires végétales,
- Pâtisseries, biscuits, frites et autres produits commerciaux de boulangerie.
La consommation de ces aliments industriels en grande quantité est à l’origine de l’augmentation de l’obésité et de maladies chroniques critiques au sein de la population. C’est le cas des maladies cardiovasculaires, à cause de l’accumulation du mauvais cholestérol et de la destruction du bon cholestérol. Cela détruit les barrières qui protègent le cœur contre certaines maladies.
Les maladies du cœur sont l’une des principales causes de décès au Canada. En effet, environ 50 000 personnes en sont décédées en 2012. En remplaçant les HPH dans les aliments par des acides gras non saturés, comme l’huile de canola, on réduit le risque de maladies du cœur.
Le risque est plus important pour la population jeune, les familles pauvres et les consommateurs qui vivent en zone éloignée.
Triste record pour le Canada
Bien que la consommation de gras trans soit en baisse, le Canada figure toujours parmi les pays où la population a tendance à en consommer. Le pays a déjà été au premier rang mondial des consommateurs de ces mauvais gras en 1990.
Les organismes de santé s’en étaient inquiété. Une inquiétude renforcée par le fait qu’avant 2002, le gouvernement n’avait pas un programme de surveillance précis des taux de ces gras dans les aliments industriels en vente. Le fédéral avait alors exigé l’étiquetage sur les produits dans le but de préciser la quantité de gras trans contenus dans les aliments distribués aussi bien dans les épiceries que les restaurants.
Toutefois, il n’avait pas clairement fixé les limites sécuritaires de consommation et s’était contenté de lancer un appel à l’industrie alimentaire afin qu’elle réduise volontairement la quantité de gras trans dans les aliments, avant de décider d’interdire totalement et de façon formelle ces gras en 2017.
L’Organisation mondiale de la santé recommande en général de ne pas dépasser 1 % d’apport calorique quotidien de gras trans dans son alimentation.
Quelques produits de remplacement
Le gras trans fait partie de quatre types de différents gras acides contenus dans les aliments. Il est présent en faible quantité (de 2 à 5 %) dans du lait, dans certaines viandes, dans des huiles, à dont l’huile de canola, de soya ou de de poisson, où il se forme pendant le raffinement.
Il constitue ainsi en faible dose une source importante d’éléments essentiels, tels que les acides oméga 3 et oméga 6. C’est pourquoi ce type de gras est considéré comme du bon gras et il n’est pas concerné par l’interdiction.
Il se pourrait que les aliments dans les rayons contiennent encore les gras trans visés par l’interdiction pendant un certain temps, car un moratoire de deux ans a été accordé aux restaurateurs et autres détaillants pour se conformer à la nouvelle règle.
Lire aussi :
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.