Plus de 2,7 millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays depuis 2015 d'après l'ONU. Photo : Getty Images/LUIS ACOSTA

Que feriez-vous face à une inflation galopante de 1 million %?

L’inflation augmente au Canada et cause des soucis aux personnes à revenus fixes ou aux travailleurs qui n’ont pas eu d’augmentation de salaire récemment. Cette inflation était en moyenne de 3 % au pays en juillet dernier, soit deux fois plus que le taux d’inflation auquel les Canadiens s’étaient habitués depuis 2010.

Des gens font la file pour acheter des aliments de base et des articles ménagers à l’extérieur d’un supermarché dans le quartier pauvre de Lidice, à Caracas, au Venezuela, le 27 mai 2016. Photo : Getty Images/RONALDO SCHEMIDT

Cette hausse est pourtant bien pâle si on la compare à l’augmentation du taux d’inflation qui frappe les Vénézuéliens. Selon le Fonds monétaire international (FMI), le taux d’inflation dans ce pays sud-américain devrait atteindre cette année 1 000 000 %!

Victime d’une grave crise politique depuis plus un an, l’économie du Venezuela poursuit sa désintégration depuis que la chute des prix du pétrole, en 2014, a privé l’État des moyens permettant de maintenir un système socialiste de subventions et de contrôles des prix.

En raison de l’inflation, il faut maintenant des millions de bolivars pour acheter des produits de tous les jours comme du pain ou du savon. Des milliers de personnes fuient maintenant le pays et se réfugient notamment en Colombie. Cela crée du coup une autre crise de type humanitaire.

Près de 1 million de Vénézuéliens ont quitté leur pays depuis 3 ans

Le Venezuela a dévalué il y a quatre semaines sa devise de 96 %. Les nouveaux billets ont été amputés de cinq zéros…

Près de 1 million de Vénézuéliens ont quitté leur pays au cours des trois dernières années. Ce sont surtout les pays limitrophes, soit la Colombie et le Brésil, qui ont reçu ce flux migratoire, mais d’autres, plus lointains comme le Chili, les États-Unis ou l’Espagne, font également face à un afflux de migrants vénézuéliens.

La Colombie est particulièrement touchée, puisque c’est par là que passent la grande majorité des Vénézuéliens qui fuient leur pays. Le printemps dernier, le gouvernement colombien avait comptabilisé quelque 600 000 Vénézuéliens sur son territoire.

Le Pérou s’attendait pour sa part il y a un mois à accueillir 100 000 réfugiés vénézuéliens durant les prochaines semaines, ce qui porterait à un demi-million le nombre de personnes arrivées sur son sol pour fuir la crise économique et politique au Venezuela.

Une dame montre en août dernier les nouveaux billets de banque qu'elle vient de retirer d'un guichet automatique de Caracas. Photo : Reuters/Carlos Garcia Rawlins

Des Vénézuéliens traversent un pont à la frontière avec la Colombie, à San Antonio del Tachira, le 10 février 2018. Photo : Getty Images/GEORGE CASTELLANOS

Le rythme des arrivées est de 3000 réfugiés vénézuéliens par jour, selon les autorités péruviennes. Photo : Reuters/Stringer .

Une économie en faillite et une nation de plus en isolée

Pour compliquer le sort des citoyens du Venezuela, qui doivent composer avec l’une des pires crises d’hyperinflation de l’histoire moderne, leur nation se trouve maintenant isolée politiquement.

La ministre des affaires étrangères du Canada, Chrystia Freeland Photo : La Presse canadienne/JOHN WOODS

Rappelons que le Canada, par exemple, a rappelé le printemps dernier son ambassadeur de ce pays au lendemain de la réélection à l’issue d’un scrutin contesté du président Nicolas Maduro . « Le Canada appuie la population du Venezuela et il continuera de s’opposer à la dictature du régime Maduro », a déclaré lundi la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland. La chef de la diplomatie canadienne a ajouté que « le Canada rejette le processus électoral vénézuélien et son résultat, puisqu’il estime que ce résultat n’est pas représentatif de la volonté démocratique des citoyens vénézuéliens ».

Les résultats des récentes élections au Venezuela ont été rejetés par le Chili, le Panama et le Costa Rica, tout comme par le Groupe de Lima, une alliance de pays d’Amérique et des Caraïbes qui comprend aussi l’Argentine, le Brésil, la Colombie, le Mexique et le Canada. Tous ces pays ont rappelé leurs ambassadeurs du Venezuela.

Le président vénézuélien lors de son allocution hebdomadaire « Les dimanches avec Maduro », à la télévision d’État Photo : Reuters

RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Claude Bernatchez, Jean-Michel Leprince, Francis Reddy, Ximena Sampson et Philippe Marcoux de Radio-Canada

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Catégories : Économie, Immigration et Réfugiés, International, Politique
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