Les artefacts retirés du HMS Erebus, dont une cruche et un toit d’horizon artificiel au mercure, ont été présentés aux Inuits de Gjoa Haven et de Cambridge Bay, au Nunavut, pour la première fois par le Comité consultatif provisoire de l’expédition Franklin.
Neuf artefacts consignés et extraits du HMS Erebus
C’est l’équipe d’archéologues subaquatiques de Parcs Canada qui a procédé à cette extraction cette saison.
Ces objets ont été découverts dans la cabine d’un officier au pont intérieur de l’Erebus. Le dévoilement a eu lieu lors de rassemblements communautaires, qui ont permis de souligner la propriété conjointe des artefacts, en présence de Catherine McKenna, ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de Parcs Canada.
En effet, ces pièces historiques, ainsi que toutes les autres qui seront retirées des épaves à l’avenir, appartiennent à la fois au gouvernement du Canada et aux Inuits.
« La Fiducie du patrimoine inuit est très heureuse de voir les premiers artefacts liés à l’expédition de Franklin appartenant conjointement aux Inuits et au gouvernement du Canada et présentés aux collectivités du Nord. Nous sommes impatients de poursuivre notre collaboration avec Parcs Canada afin de conserver et de mettre en valeur les artefacts du HMS Erebus et du HMS Terror et de partager les perspectives inuites sur l’histoire de Franklin. », a déclaré William Beveridge de Fiducie du patrimoine inuit
Le gouvernement du Royaume-Uni a gardé les 65 artefacts retirés antérieurement du HMS Erebus à titre d’échantillon représentatif de leur importance et de leur symbolisme.
Plus tôt cette année, le Royaume-Uni avait fait cadeau au Canada de tous les artefacts qui restent encore à découvrir dans les épaves.

Les deux navires de l’expédition Franklin, disparus en 1846 dans le Grand Nord canadien, ont été retrouvés respectivement en 2014 et en 2016. Photo : Illustrated London News – Getty
Un texte de Catherine François
Ils sont partis en mai 1845 de Grande-Bretagne en direction de l’Arctique, avec à leur tête le Britannique sir John Franklin, dans le but de trouver et de cartographier le fameux passage du Nord-Ouest, qui permettrait de relier plus rapidement l’Europe à l’Asie. Mais ils ne sont jamais revenus. C’est ce que raconte l’exposition Périr dans les glaces : le mystère de l’expédition Franklin, présentée jusqu’au 30 septembre au Musée canadien de l’histoire, à Gatineau.
Les 129 membres de l’équipage de l’expédition Franklin sont morts les uns après les autres, prisonniers des glaces dans un territoire inhospitalier. Photo : Radio-Canada/Catherine François
Deux navires – le HMS Erebus et le HMS Terror – équipés des meilleures technologies de l’époque ont conduit cette expédition, la plus ambitieuse jamais menée par la Royal Navy dans sa conquête de l’Arctique. Ils transportaient des provisions prévues pour plus de deux ans de navigation pour un équipage de 129 hommes.
Relever le défi de la conservation
Les artefacts récupérés du HMS Erebus seront transférés au laboratoire de Parcs Canada où ils subiront des traitements aux fins de conservation. Ils y seront étudiés pendant de nombreux mois.
Pour ce qui est de la suite de la gestion de ces artefacts, il revient à Parcs Canada et à la Fiducie du patrimoine inuit, qui collabore à l’élaboration d’un programme d’entente (PE), de confirmer comment cela se fera.
Il faut préciser que l’enquête en cours de Parcs Canada sur le HMS Erebus et le HMS Terror est menée en collaboration avec les Inuits. Elle est considérée comme l’une des plus importantes et des plus complexes entreprises archéologiques sous-marines de l’histoire du Canada, qui permettra d’extraire des milliers d’artefacts restants des deux épaves. Ces artefacts pourraient comprendre des manuscrits qui permettront peut-être de mieux élucider le mystère de l’expédition Franklin.
RCI avec des informations de Parc Canada
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