En tout, 6 longs-métrages, 6 documentaires et 10 courts-métrages, dont 6 en compétition seront projetés, en kabyle, en rifain, en tamasheq, en guanche, en tachelhit, en arabe, en français - FIFAM

En tout, 6 longs-métrages, 6 documentaires et 10 courts-métrages, dont 6 en compétition seront projetés, en kabyle, en rifain, en tamasheq, en guanche, en tachelhit, en arabe, en français - FIFAM

Deuxième édition du festival international du film amazigh de Montréal

Le public a rendez-vous avec le deuxième Festival international du film amazigh de Montréal (FIFAM) qui se tiendra les 5 et 6 octobre à l’Université Concordia en plein centre-ville.

La programmation est des plus éclectiques avec des films venant de plusieurs pays (Algérie, Royaume-Uni, Égypte, Espagne, Maroc et Tunisie).

En tout, il s’agit de 6 longs-métrages, 6 documentaires et 10 courts-métrages, dont 6 en compétition, en kabyle, en rifain, en tamasheq, en guanche, en tachelhit, en arabe, en français.

Si l’année dernière le festival, qui était en phase « pilote » selon son directeur et co-fondateur, le cinéaste et critique de film Tahar Houchi, était placé sous le signe de la femme, l’édition 2018 aura des airs de liberté.

Dans l’entretien qu’il a accordé à Radio Canada International, il justifie ce choix par le contexte actuel partout dans le monde. « Le contexte international dominé par les nouvelles technologies où beaucoup de personnes essaient d’avoir le contrôle sur les mentalités, il est de notre devoir d’intellectuels de célébrer la liberté, de rappeler l’importance de la liberté, de la créativité et de la création », explique-t-il.

Pour Tahar Houchi qui a co-fondé le FIFAM avec son frère Madjid Houchi qui vit à Montréal, est aussi fondateur du Festival international du film oriental de Genève (FIFOG) où il réside, cette liberté a aussi le sens du combat qu’il mène pour la reconnaissance totale de la culture amazighe en Afrique du Nord, appelée berbère par les différents envahisseurs.

Écoutez

Paradoxalement, bien que les populations de cette région du monde soient majoritairement amazighes, leur culture est minoritaire sur ses propres terres. Celles-ci vont de l’Égypte à l’Est jusqu’aux îles Canaries en Atlantique à l’Ouest, en passant notamment par l’Algérie et le Maroc, où la revendication culturelle et plus récemment nationaliste, pour certains mouvements, a donné corps à cette revendication.

« Il y a une chose que les cinéastes amazighes partagent : c’est cette volonté, cette passion, cette détermination à vouloir utiliser le cinéma comme arme de libération et d’épanouissement à l’image des anciens qui ont utilisé la chanson. On peut citer Ferhat Mhenni, Ait Menguellet en Algérie. Au Maroc aussi, il y  a beaucoup de chanteurs qui ont utilisé la chanson comme moyen de remuer les consciences. Et c’est dans le cinéma que cette volonté et cette ambition existent. »

Tahar Houchi, co-fondateur et directeur du Festival international du film amazigh de Montréal le place sous le signe de la liberté qui a aussi le sens du combat qu'il mène pour la reconnaissance totale de la culture amazighe en Afrique du Nord. - FIFAM

Tahar Houchi, co-fondateur et directeur du Festival international du film amazigh de Montréal, le place sous le signe de la liberté qui a aussi le sens du combat qu’il mène pour la reconnaissance totale de la culture amazighe en Afrique du Nord. – FIFAM

Cela dit, le festival s’adresse aussi bien à la communauté amazighe qu’aux autres Montréalais issus la majorité francophone où de la diversité montréalaise.

Son fondateur le place aussi dans une perspective d’intégration au Canada des immigrants issus des communautés amazighes.

« Le FIFAM ambitionne aussi de mener une autre mission qui est celle de favoriser l’intégration sans désintégration; une inclusion sans exclusion; une modernisation sans déperdition. Par son apport et sa richesse culturels ancrés dans une identité forte et ouverte aux autres cultures, il encourage le vivre ensemble et crée un espace de partage et de respect qui est source d’épanouissement, d’équilibre et de richesse.»

On estime le nombre d’Amazighs au Canada à environ 40 000 personnes, selon une étude menée par un étudiant en sociologie de l’UQAM pour le compte de la Fondation Club Avenir qui promeut l’intégration par l’excellence des communautés issues des trois pays maghrébins (Algérie, Maroc et Tunisie).

Tahar Houchi présentera hors compétition son film Salah, un Kabyle de Palestine qui raconte l’histoire d’un descendant de Kabyles algériens en Palestine qui ont fui les exactions de l’armée française au 19e siècle. Contraint de quitter son village en 1948, il vit depuis dans un camp de réfugiés.

Pour cette deuxième édition du festival montréalais qui ne bénéficie pas de subventions, la compétition sera cantonnée dans la catégorie court-métrage. Cela s’explique par l’abondance de films courts et la jeunesse des réalisateurs que le festival veut encourager, selon son fondateur.

Le festival s’ouvre avec Fadhma N’soumer, le film du réalisateur algérien Belkacem Hadjadj, « l’un des plus prolifiques et reconnus cinéastes amazighs » qui est aussi le parrain de cette seconde édition du FIFAM.

La soirée de clôture sera dédiée à l’auteur-compositeur-interprète amazigh algérien Kamal Hamadi avec la projection en sa présence du film que lui a consacré le réalisateur Abderrazak Larbi Chérif.

À noter aussi que le jury du festival est composé de personnalités venant du Canada, d’Algérie et du Maroc.

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Liens :

Le Festival International du Film Amazigh de Montéral (FIFAM)

Catégories : Arts et divertissements
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