Les producteurs laitiers du Canada ont évalué la part du marché réellement cédée par le gouvernement fédéral dans le cadre de l’Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC). Les résultats se traduisent en pertes financières colossales chaque année, mais aussi en perte de nouveaux débouchés pour l’écoulement de leurs produits.
Des dommages au-delà de l’accès au marché canadien
Les producteurs laitiers du Canada sont en colère et ils ont tenu à la faire savoir. Le nouvel accord commercial qui lie désormais le Canada aux États-Unis et au Mexique apparaît comme un coup de massue pour ces producteurs. Ces derniers ont d’ores et déjà pris la mesure de la quasi-catastrophe qui va s’abattre sur eux dans les prochains mois.
Pierre Lampron, le président des producteurs laitiers, soutient que dans le cadre de la conclusion de ce nouvel accord, Justin Trudeau a donné des centaines de millions de dollars à l’administration américaine, mais les dommages infligés vont bien au-delà de l’accès octroyé au marché canadien des produits laitiers.
Selon les craintes exprimées par M. Lampron, les espaces sur les tablettes au pays seront bientôt inondés par les produits laitiers en provenance des États-Unis, en plus de ceux qui viennent déjà de pays européens. Les produits canadiens se verraient ainsi totalement balayés, ce qui représente un motif réel d’inquiétude.
« Une fois les récents accords commerciaux [1] en vigueur, les importations prendront environ 18 % du marché canadien. En d’autres mots, les saignées cumulatives des ententes conclues durant quelques décennies [2] auront déplacé 18 % du lait de grande qualité que nous aurions autrement pu produire ici. Pour les fermes seulement, cela représente une perte annuelle de 1,3 milliard de dollars. »

La ferme laitière Filiber à Matane Photo : Radio-Canada/Ariane Perron-Langlois
« Notre gouvernement nous a lié les mains derrière le dos »
L’AEUMC représente un véritable cauchemar pour les producteurs laitiers qui y voient une occasion de chute pour la filière au Canada.
En plus de les priver de sommes d’argent importantes chaque année, le nouvel accord viendrait limiter leur accès à de nouveaux débouchés, soutien Pierre Lampron, qui estime « que le gouvernement a décidé de limiter leur capacité d’exporter des produits laitiers canadiens vers d’autres pays du globe ».
Pour lui, le Canada a pratiquement cédé aux demandes des États-Unis de plafonner toute exportation canadienne de poudre de lait écrémé, de concentrés de protéines de lait et de préparation pour nourrissons. Cela plombe l’expansion du marché canadien.
Le nouvel accord contiendrait une disposition qui permettrait à un membre de s’en retirer dans les six mois advenant que l’un des signataires en vienne à conclure un traité de libre-échange avec un pays qui n’est pas une économie de marché. Certains marchés asiatiques, notamment le marché chinois, seraient ainsi rendus inaccessibles.
Le gouvernement fédéral a annoncé que des mesures seront prises pour compenser les pertes encourues par les producteurs laitiers à l’échelle du pays, sans véritablement préciser le détail de ces sommes.
Source : Les Producteurs laitiers du Canada (PLC)
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