Philippe Couillard et son épouse, Suzanne Pilote lors de son message à l'Assemblée nationale. Crédit : Radio-Canada

Philippe Couillard, le génie québécois honni des électeurs, tire sa révérence de la vie politique

Philippe Couillard, le premier ministre sortant du Québec, a annoncé son départ de la vie politique aux côtés de son épouse Suzanne Pilote, qu’il présente comme un pilier important sur lequel il a toujours reposé. La classe politique aussi bien au Québec qu’ailleurs au Canada a salué l’homme politique doublé du génie hors pair qu’est Philippe Couillard, pour son apport multiple aussi bien à la société québécoise, canadienne qu’à l’international.

RCI avec Radio-Canada

Un homme d’État d’une intelligence supérieure

Le départ de Philippe Couillard au lendemain de la défaite cuisante du Parti libéral, dont il était le chef a été empreint d’émotions.

« Avec un bilan plus qu’enviable et le résultat de l’élection du 1er octobre, après avoir mis toute mon énergie au service du Québec, demeurer en politique, à quelque titre que ce soit, est au-delà de ce que je me sens humainement capable de faire. Je demande aux Québécoises et aux Québécois de le comprendre et de me laisser prendre congé en paix », a dit Philippe Couillard dans un discours d’adieu prononcé à l’Assemblée nationale.

En compagnie de son épouse, le premier ministre sortant a essuyé une larme au moment de dire au revoir à la population. Une émotion marquée, plutôt rare chez celui qui apparaît aux yeux de plusieurs comme un véritable homme d’État.

Les ministres et députés de son parti, comme ceux de l’opposition, ont salué le « bon premier ministre, l’homme aux convictions profondes » qu’a été M. Couillard, qui a toujours fait du respect des droits des minorités un cheval de bataille durant son mandat de premier ministre et même lors de la dernière campagne électorale.

« Il a envoyé un message d’inclusion, d’ouverture aux autres. J’ai toujours vu en lui un véritable chef d’État qui s’exprime avec clarté et intelligence sur la scène internationale », a déclaré Lucie Charlebois, candidate libérale défaite dans Soulanges.

« Aujourd’hui, je peux vous dire que cette personne m’a beaucoup touchée, m’a émue, c’est quelqu’un qui a su montrer l’exemple. Quand on pense à Philippe Couillard, on pense aux régions, on pense aussi aux minorités », a ajouté Dominique Anglade, député de Saint-Henri-Sainte-Anne.

En disant qu'il faut protéger les minorités et que la majorité n'a pas tous les droits, Philippe Couillard a lancé un message à la CAQ et au premier ministre désigné, François Legault. L'analyse de Sébastien Bovet.

Ses adversaires d’hier plus positifs que jamais

La classe politique au Québec, en Ontario et dans les Maritimes a tenu aussi à souligner les apports multiples de l’homme qui a intégré la faculté de médecine de l’Université de Montréal à seulement 16 ans.

Dans l’Est du Canada, aussi bien les libéraux que les conservateurs ont eu de bons mots à l’endroit de M. Couillard.

Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Stephen McNeil, a salué sa politique d’austérité qui, bien qu’ayant fait mal à certains secteurs de la société, a permis de laisser le Québec dans un meilleur état financier.

Les conservateurs de l’Atlantique ont rendu hommage à l’homme qui a contribué à l’amélioration des services de santé offerts à la minorité francophone.

Le premier ministre du Québec sortant, Philippe Couillard, défait lors de l'élection du 1er octobre, a annoncé sa démission à titre de chef du Parti libéral du Québec et de député de Roberval.
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Médecin à 22 ans, le premier de classe se trouve trop jeune pour exercer et choisit de se spécialiser en neurochirurgie. Au bout de six années supplémentaires d’études, M. Couillard obtient son diplôme et commence une carrière qui sera riche pour l’homme passionné de livres et de cultures, qui s’envole pour l’Arabie saoudite où il met son immense savoir au service de la population locale.

Revenu au Québec après plus de quatre années pendant lesquels il visite les pays les plus défavorisés en Afrique et en Asie, M. Couillard enseigne la médecine à l’Université de Sherbrooke et rêve de politique.

Philippe Couillard a fait le saut en politique à l’occasion des élections générales de 2003, après avoir été recruté par le chef libéral de l’époque, Jean Charest.

Élu dans la circonscription montréalaise de Mont-Royal, il devient ministre de la Santé. Réélu en 2007, cette fois dans Jean-Talon, à Québec, il est reconduit dans ses fonctions.

Son deuxième mandat à la tête du plus important ministère de la province est bref. En juin 2008, il se joint au fonds d’actions Persistence Capital Partners (PCP), propriétaire des cliniques Medisys.

Ce passage au privé a suscité la controverse après la révélation que M. Couillard avait conclu un « protocole d’entente » avec PCP avant de démissionner comme ministre.

Une enquête du commissaire au lobbyisme du Québec conclura par la suite que la direction de PCP n’a pas enfreint la Loi sur la transparence et l’éthique en rencontrant à quatre reprises Philippe Couillard lorsqu’il était ministre.

Cet intermède dans la carrière politique durera finalement un peu plus de quatre ans, soit jusqu’à ce que les libéraux soient défaits par les péquistes de Pauline Marois en septembre 2012. Un mois plus tard, Philippe Couillard devient candidat à la direction du PLQ, abandonnée par Jean Charest. Il devient chef cinq mois plus tard au détriment de Pierre Moreau et de Raymond Bachand.

Le 9 décembre 2013, il se fait élire député pour une troisième fois, cette fois dans la circonscription d’Outremont. Un peu plus de quatre mois plus tard, en avril 2014, il devient premier ministre, avec un mandat majoritaire. Son mandat de quatre ans aura été marqué par des politiques d’austérité, qui ont permis au gouvernement de dégager des surplus. L’impact de ces politiques lui a toutefois valu de sévères critiques.

Catégories : Politique
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