Selon les données les plus récentes de l’Organisation internationale du Travail (OIT), il y aurait quelque 523 millions de domestiques, aussi appelés employés de maison, dans le monde.
Une donnée à prendre tout de même avec un bémol, car, de l’avis même de l’OIT, ces 52 millions ne seraient qu’une partie du vrai portrait. Sans pouvoir le prouver, certains experts des droits de la personne affirment que l’on devrait doubler cette donnée pour s’approcher plus près de la réalité.
Et, évidemment, les questions sur les conditions de travail (horaire, congés, santé, salubrité, traitement, violence, abus, etc.) se posent.
Où les retrouve-t-on?
Dans l’ordre, l’Asie mène la liste des régions où ils et elles – en très grande majorité elles, plus de 80% – se retrouvent. Suivent l’Amérique latine et l’Afrique.
Y en a-t-il au Canada?
La réponse est oui, évidemment. On en compterait 150 000.
Ce sont aussi en très grande majorité des femmes, souvent venues de loin, soit des Philippines, de l’Asie du Sud-est ou de l’Amérique centrale. Elles grappillent quelques dollars qu’elles envoient à leur famille restée au pays.
Comme partout ailleurs, ces femmes seraient laissées trop souvent pour compte quand vient le temps de les protéger, de les traiter essentiellement avec les mêmes droits fondamentaux auxquels ont accès les Canadiens de souche, les immigrants, les réfugiés.
Nous parlons ici de droits fondamentaux.
À quelques jours de la Journée mondiale d’action pour le travail décent, le 7 octobre, des parlementaires canadiens et des syndicalistes ont déposé une pétition au parlement pour réclamer que le Canada signe la convention internationale pour les travailleurs domestiques.
En 2011, de nombreux gouvernements et syndicats ont signé la Convention no 189 sur le travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques sous l’égide de l’Organisation internationale du travail (OIT). Le Canada s’y refuse toujours.
Ce sont donc quelque 5000 Canadiens qui ont apposé leur signature.
Rappelons qu’un vieil article de la loi sur l’immigration exigeait que les travailleurs domestiques étrangers vivent chez leur employeur afin d’être admissible à une demande de citoyenneté ne soit ravivée.
En 1955, le gouvernement canadien met sur pied un programme de recrutement de domestiques à l’intention des femmes antillaises. Ce n’est qu’en 2014 qu’il a levé l’obligation pour les aides familiales immigrantes de résider chez leur employeur afin d’être admissibles à la résidence permanente, ce qui les plaçait en position de vulnérabilité.
Ces tâches habituellement non rémunérées peuvent être confiées à une aide-domestique rétribuée (le terme aide familiale est aujourd’hui préféré).
Dès les débuts de la Nouvelle-France, le travail domestique est aussi vu comme une manière pour les hommes et les femmes d’immigrer dans la colonie.
C’est au XIXᵉ siècle que cette occupation se féminise.
De la seconde moitié du XIXᵉ siècle à la Deuxième Guerre mondiale, devant les besoins grandissants de main-d’œuvre au sein des ménages canadiens, des sociétés d’émigration britanniques favorisent l’immigration de milliers de filles et de femmes au Canada.
Source : Encyclopédie canadienne
Avec des dossiers de La Presse canadienne, de l’Encyclopédie canadienne et de CNW
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