Jair Bolsonaro. Photo : AFP

Jair Bolsonaro triomphe : pourquoi le Canada refuse-t-il de féliciter ce nouveau président brésilien d’extrême droite?

« Je n’ai rien à dire sur le président », s’est contenté de dire le premier ministre canadien, Justin Trudeau, à son entrée en Chambre pour prendre part à un vote lundi après-midi.

Dans un communiqué laconique, la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland s’est limitée à féliciter les Brésiliens pour avoir exercé leur droit de vote. « Leur participation témoigne des fortes convictions démocratiques du peuple brésilien », a-t-elle écrit.

La déclaration de la ministre Freeland ne mentionne pas non plus Jair Bolsonaro, le chef du Parti social libéral profondément conservateur qui a remporté l’élection présidentielle, dimanche, au deuxième tour.

Malgré sa décision d’exclure les félicitations de sa déclaration, Mme Freeland a mentionné qu’elle espérait maintenir des liens bilatéraux importants entre les deux pays.

L'importance du Brésil pour le Canada
– En 2017, le Canada a exporté pour 1,7 milliard de dollars de marchandises, ce qui fait du Brésil la 18e destination en importance des exportations du Canada.
– Les importations canadiennes provenant du Brésil se sont élevées à 4,7 milliards de dollars, faisant du pays la 12e source d’importations du Canada.
– Le Brésil est la septième source d’investissements directs étrangers au Canada, qui totalisent 18,2 milliards de dollars. De son côté, le Brésil s’est classé au 13e rang des bénéficiaires de l’investissement direct du Canada à l’étranger, avec des capitaux investis d’une valeur de 11,6 milliards à la fin de 2017.
– Quelque 500 entreprises canadiennes sont présentes au Brésil dans un large éventail de domaines.

Les atomes crochus entre Trump et Bolsonaro

Photo Querty

Au sud de notre frontière, Donald Trump s’est montré beaucoup plus accueillant envers le président élu Bolsonaro. Dans un tweet, il a dit qu’il avait eu une « très bonne conversation » avec l’ancien parachutiste devenu politicien.

Les États-Unis « seront un partenaire encore plus proche du Brésil pendant le gouvernement » du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, a estimé lundi l’ex-conseiller à la Maison-Blanche Steve Bannon.

L’ex-conseiller en communication du président Trump a souligné les similitudes entre le nouveau président brésilien et son homologue américain.

Trump et Bolsonaro savent user d’une stratégie qui consiste à « faire des déclarations provocatrices pour réussir à se faire entendre au milieu du bruit ».

Un partisan du nouveau président élu du Brésil Photo : Miguel SCHINCARIOL / AFP)

Bolsonaro, un mini Trump ou un maxi Trump?

Propulsé sur la grande scène par 55 % de ses concitoyens, ce « Trump tropical », ex-militaire de 63 ans et ancien député d’arrière-ban, est surtout connu pour sa paresse, sa méconnaissance des dossiers, ses idées simplistes et sa diabolisation de ses adversaires.

On le dit homophobe, misogyne et raciste. Et plusieurs le comparent en fait à… Donald Trump! À la différence que Jair Bolsonaro a été élu par une majorité. Ils appartiennent principalement à une classe moyenne amère économiquement et avide de revanche contre une classe politique souvent corrompue.

Son approche sévère à l’égard de la criminalité dans un pays faisant face à une vague de crimes violents semble avoir beaucoup résonné dans les oreilles des électeurs.

Comment ses discours de campagne risquent-ils de se transformer en programmes politiques?

Des partisans de Jair Bolsonaro à Rio de Janeiro, le 28 octobre 2018. REUTERS/Nacho Doce

Les propos haineux qui reflètent sa pensée

Jair Bolsonaro (Carl de Souza/AFP/Getty Images)

Au sujet des homosexuels en particulier, Bolsonaro affirmait récemment préférer voir son fils mourir dans un accident s’il était gai, ajoutant qu’il ne pourrait jamais aimer un fils gai. « Si un couple gai venait vivre dans mon immeuble, ma propriété perdrait de sa valeur. S’ils se promènent en se tenant la main, en s’embrassant, ça perdra de la valeur », avait-il déclaré dans une interview accordée au magazine Playboy.

Il a décrit la naissance de sa fille, après avoir eu quatre fils, comme ayant été « un moment de faiblesse ».

« C’est un personnage détestable, raciste, xénophobe, machiste. Toutes les qualités qu’on recherche chez quelqu’un, il les méprise », dit Ascanio Seleme, chroniqueur du journal brésilien O Globo, sur Jair Bolsonaro.

Ascanio Seleme. Photo : ANJ

RCI avec La Presse canadienne et la contribution d’Alain Gravel, Jean-Michel Leprince, François Brousseau et Claude Bernatchez de Radio-Canada

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