Le Congrès annuel des physiothérapeutes mobilisera près de 1000 professionnels du secteur venus de partout au Canada, du 1er au 3 novembre. À Montréal, ils vont se pencher sur les défis et enjeux de la crise des opioïdes, ainsi que sur le problème de l’accessibilité aux services de physiothérapie qui semble aggraver cette crise.
Pouvoir soigner sa douleur sans recourir aux médicaments
C’est possible de soigner sa douleur sans forcément prendre des médicaments et des opioïdes, assure Denis Pelletier, le président de l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec.
Grâce à l’innovation en physiothérapie, la condition des patients connaîtra de réelles améliorations, surtout dans le contexte actuel où la crise des opioïdes présente un enjeu majeur au Canada.
C’est quasiment une urgence de santé publique au pays, dit M. Pelletier, qui présente le congrès de Montréal comme un événement d’envergure nationale qui donnera l’occasion à ces professionnels de la physiothérapie de se pencher sur les défis et enjeux de la crise des opioïdes, ces médicaments associés à des risques de dépendance et de décès.
Un Canadien sur cinq souffre de douleur chronique et il faut proposer des traitements non pharmacologiques, donc la physiothérapie, suggère Denis Pelletier.
Avec un taux de mortalité par surdose de près de 9 personnes sur 100 000, soit 3 fois celui de l’Australie et 9 fois celui de l’Europe, la crise des opioïdes est un réel enjeu de santé publique en Amérique du Nord.

Denis Pelletier, le président de l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec. Crédit : OPPQ
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Le fentanyl a la réputation d’être l’une des drogues les plus meurtrières. Photo : CBC |
Temps d’attente trop long
La crise des opioïdes est entretenue par des délais qui se rallongent sans cesse avant d’accéder en externe à un physiothérapeute partout au pays, constate Denis Pelletier.
À certains endroits, dont au Québec, il y a 18 000 personnes en attente de physiothérapie dans les milieux publics. Dans certains cas, les patients peuvent attendre jusqu’à six mois avant d’être vus par un professionnel.
Par conséquent, dans le but de soulager leurs douleurs, la plupart se tournent vers les opioïdes et autres médicaments.
M. Pelletier souligne la nécessité de réduire les délais d’attente pour les ramener à environ 14 jours, ce qui permettra de mettre les patients à l’abri des ravages des opioïdes qui ont tué plus de 4000 Canadiens en 2017.
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