Amnistie internationale attire l’attention sur le fait que 12 chiites vont bientôt être abattus en Arabie saoudite.
RCI avec Amnistie internationale
Ces 12 chiites sont issus d’un groupe de 32 personnes qui avait été interpellées à divers endroits sur le territoire saoudien entre 2013 et 2014. Jugés par le royaume, ils avaient été accusés d’espionnage pour le compte d’un État ennemi, l’Iran.
Ils avaient écopé de la sentence maximale : la peine de mort.
Placés en détention dans une prison à très haute sécurité, sans possibilité de contact avec leurs proches, les 12 hommes étaient dans l’attente que cette sentence soit entérinée par la Cour suprême, ce qui a été fait le 17 décembre 2017.
Une étape qui allait favoriser leur transfert vers la présidence de la sécurité de l’État, une fois que le roi en personne allait ratifier la sentence.
Selon Amnistie internationale, leurs jours seraient désormais comptés.
En raison de l’opacité du système judiciaire saoudien, les familles n’ont reçu que très peu d’informations, voire aucune information, sur les avancées de l’affaire et n’ont pas été informées de l’exécution imminente de leur proche.
Au moins 34 membres de la communauté chiite saoudienne, dont 4 mineurs délinquants, sont actuellement sous le coup d’une peine capitale.
L’Arabie saoudite « montre son mépris pour la valeur de la vie humaine »
L’organisme international soutient que l’Arabie saoudite se démarque de façon négative en raison de son appareil répressif. Un appareil qui se sert régulièrement de la peine de mort comme d’un « outil politique pour écraser la dissidence en provenance de la minorité chiite, montrant ainsi son mépris total pour la valeur de la vie humaine ».
Le transfert des 12 chiites à la présidence de la sécurité de l’État montre de ce fait la brutalité du régime en place qui a concentré tous les pouvoirs, en ce qui a trait à la gestion des dossiers reliés à la sécurité nationale, entre les mains du roi saoudien.
Amnistie internationale rapporte que ce dernier a pris un décret, en juin 2017, pour créer la « présidence de la sécurité de l’État ». Il s’agit d’une nouvelle structure directement rattachée à la personne du roi à qui elle rend compte, écartant ainsi systématiquement le ministère de l’Intérieur de la gestion de certains dossiers sensibles. Avec tous les pouvoirs désormais concentrés entre ses mains, le roi peut, à tout moment, décider de l’heure à laquelle les 12 condamnés à mort seront exécutés.
« La peine de mort est une violation du droit à la vie et constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit », souligne Amnistie internationale, qui s’oppose à la peine capitale, quelle que soit la nature du crime et les méthodes d’exécution utilisées par l’État.
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